Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: Erdoğan durcit le bras de fer avec l’Occident

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La chancelière allemande Angela Merkel est reçue par le président turc Recep Tayyip Erdogan, à l'Hôtel Huber avant leur rencontre à Istanbul, le 16 octobre 2021. (Image d'illustration)
La chancelière allemande Angela Merkel est reçue par le président turc Recep Tayyip Erdogan, à l'Hôtel Huber avant leur rencontre à Istanbul, le 16 octobre 2021. (Image d'illustration) Ozan KOSE AFP
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Le président turc a annoncé samedi l’expulsion d’une dizaine d’ambassadeurs occidentaux, dont ceux de la France, de l’Allemagne, des Pays-Bas et des États-Unis.

« Les ambassades en question, précise Le Figaro, avaient publié en début de semaine dernière une lettre appelant Ankara à respecter un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme réclamant la libération d’Osman Kavala, un homme d’affaires et philanthrope de 64 ans, né à Paris, incarcéré depuis quatre ans, sans condamnation. (…)

Dans les capitales occidentales et au sein de leurs chancelleries installées en Turquie, la nouvelle a choqué, pointe Le Figaro, ceux qui s’étaient pourtant habitués aux affronts de Recep Tayyip Erdoğan. Elle signale qu’une nouvelle étape a été franchie dans ce pays devenu imprévisible, dont la politique étrangère semble dépendre plus que jamais des aléas de sa politique intérieure. » Et « une telle décision, inédite dans l’histoire diplomatique de la Turquie, aura des conséquences sur ses relations avec les pays concernés, mais aussi sur sa fragile économie, relève encore Le Figaro. Sept de ces États sont membres de l’Otan, comme l’est aussi la Turquie. Parmi eux, l’Allemagne est son principal partenaire commercial, les Pays-Bas sont la première source d’investissements étrangers dans le pays depuis 2003, et les États-Unis restent son premier fournisseur d’armes. »

Perte de vitesse…

En effet, renchérit Le Monde, « renvoyer les ambassadeurs risque d’ouvrir la porte à une crise diplomatique sans précédent, doublée d’une crise monétaire. La monnaie turque ne cesse de se dévaluer. L’inflation est une des plus élevée au monde, à 19,5%. Nombreux sont les ménages qui ne peuvent plus boucler les fins de mois. Enfin, le PIB par tête est tombé à 8 610 dollars par personne en 2020, contre 12 489 dollars en 2013. D'où la perte constante de popularité du président et de son parti AKP dans les sondages – une première en dix-neuf ans de pouvoir absolu. »

Alors, s’interroge Le Monde, « quel gain Erdoğan espère-t-il obtenir en brûlant les ponts avec ses alliés traditionnels ? “Il agit ainsi parce qu’il est dans l’impasse sur la scène politique interne, affirme un député de l’opposition. Il n’y gagnera rien. Sa terrible déclaration renvoie la Turquie, dont l’image laissait déjà à désirer, au rang d’une dictature africaine.” (…) Unie et organisée, l’opposition est persuadée qu’Erdoğan et son parti vont perdre les prochaines élections, législatives et présidentielle, prévues en juin 2023. Selon Kemal Kılıçdaroğlu, le chef du Parti républicain du peuple, le président, à travers ses déclarations, cherche avant tout à masquer son bilan désastreux”. En ravivant le spectre du complot occidental, il espère galvaniser sa base électorale. “La réalité, c’est qu’il est entrain de pousser la Turquie vers l’abîme”. »

Marche arrière ?

Sud-Ouest note qu’en 2023, « la Turquie moderne fêtera le centenaire de sa création par Atäturk dont Erdoğan se voit comme le grand et digne successeur. C’est aussi la date des présidentielles. Perdre le pouvoir à cette occasion serait, pour l’actuel président, une énorme humiliation. Mais ne doit-il pas se demander si le meilleur moyen de l’éviter ne serait pas de faire marche arrière ? Et de respecter à la fois l’indépendance des juges, ses alliés, le bon sens politique, et enfin l’intérêt du peuple turc. »

Afghanistan : beaucoup d’inconnues…

On reste avec Sud-Ouest avec ce grand titre de Une : « Attentats, crise, famine : peur sur l’Afghanistan. (…) La population afghane vit sous la menace du pouvoir taliban et les villes sont frappées par une grande précarité économique, pointe le journal. Deux mois après le retour des talibans, le régime reste opaque et c’est le flou qui règne autour de l’avenir du pays. »

Et Sud-Ouest de s’interroger : « le régime sera-t-il reconnu à l’étranger ? Quel sera le sort des minorités et des femmes ? Est-ce que les 37 millions d’Afghans pourront manger à leur faim ? Le terrorisme qui frappe à nouveau va-t-il remettre le pays à feu et à sang ? »

France : la baguette augmente !

Enfin, en France, dans la série tout augmente : « coup de chaud à la boulangerie », s’exclame L’Est Républicain en première page. « Flambée du prix de l’énergie, hausse de la matière première, la farine, pression sur les salaires, avec des difficultés de recrutement importantes… dans ces conditions, une hausse du prix du pain semble inéluctable. » Et le prix de la baguette ou des pains spéciaux a déjà bondi dans certaines boulangeries, note Le Parisien. De 10 à 20 centimes d’euros.

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