Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: la contestation prend encore de l’ampleur en Iran

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Les supporteurs iraniens tiennent une bannière indiquant «Liberté, vie, femmes» à l'intérieur du stade pendant le match de Coupe du monde Angleterre-Iran.
Les supporteurs iraniens tiennent une bannière indiquant «Liberté, vie, femmes» à l'intérieur du stade pendant le match de Coupe du monde Angleterre-Iran. © REUTERS/Paul Childs
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« Deux mois après la mort de Mahsa Amini, c’est au tour des footballeurs de l’équipe nationale d’afficher en mondovision leur opposition au régime, relève La Croix. Hier, au Qatar, ils ont refusé d’entonner leur hymne, avant le coup d’envoi de leur premier match face à l’Angleterre. Dans les tribunes, des supporteurs ont brandi le slogan "Femme, vie, liberté". (…) La révolte iranienne non seulement ne faiblit pas, mais s’étend semaine après semaine à toutes les couches de la société, constate le quotidien catholique. Elle n’est plus uniquement l’affaire de la jeunesse, mais des parents et grands-parents. Ces derniers jours, les commerçants du bazar de Téhéran, pourtant réputés fidèles au régime, se sont mis en grève. Autant de signes que la contestation n’est pas près de s’arrêter. »

De la contestation à la révolution ?

Pour Libération, ça n’est plus une contestation mais une révolution… « Les manifestantes et manifestants qui descendent dans la rue pour exiger la fin du régime clérical sont plutôt, c’est de plus en plus évident, dans une dynamique spontanée de révolution. Le régime ne s’y trompe pas, alors que la répression mise en place ces dernières semaines a déjà fait des centaines de victimes. »

Pour le sociologue franco-iranien Farhad Khosrokhavar, interrogé par Libération, « le mouvement continue malgré cette noire répression parce que le sentiment d’être dans une société sans présent et sans avenir ainsi que l’élimination de toute timide opposition légale font que la rue est devenue le seul lieu d’expression des griefs, de la part des jeunes comme des moins jeunes. (…) Désormais, les voies de dialogue et de compromis sont bloquées, et la répression du régime tourne contre lui-même, tel un serpent qui se mord la queue, constate encore Farhad Khosrokhavar. Plus il réprime, plus la société se rebelle. Ce qui rend encore moins possible le compromis avec un pouvoir honni. Quant au régime, instruit par le modèle syrien de répression, il croit pouvoir l’appliquer à la société iranienne. De là à ce que les forces de répression montrent progressivement des signes d’usure, il n’y a qu’un pas, si les manifestations perdurent encore quelques semaines. Ce serait alors, conclut le sociologue franco-iranien, la fin du régime thanatocratique. »

Indemnités chômage : le tour de vis

À la Une également, la réforme de l’assurance-chômage en France… Avec des règles plus strictes : les chômeurs, qui ouvriront des droits à partir du 1er février prochain, auront une durée d’allocation chômage 25% moins longue.

« Ce durcissement était nécessaire, affirme Le Figaro. La France est aujourd’hui le seul pays à souffrir d’un chômage de masse chronique - plus de 3 millions de personnes -, quelle que soit la conjoncture. Or, jamais les employeurs n’ont été à ce point confrontés à une telle pénurie de personnel. La générosité de notre système de protection sociale, trop peu incitatif à la reprise d’un emploi, n’y est évidemment pas étrangère. Sans le remettre en cause, conclut Le Figaro, les nouvelles règles introduisent un zeste de responsabilisation dans un monde d’assistanat. »

Non, rétorque L’Humanité, « c’est une régression, une violence contre les précaires, les plus modestes. (…) L’assurance-chômage n’est pas une grâce que fait l’État aux travailleurs sans-emploi. Elle est un partage, une mise en commun. Comme la Sécurité sociale, elle est une conquête de la solidarité dans le monde du travail. C’est aussi cela que le gouvernement veut saper. »

Mondial : les Bleus contre l’Australie

Enfin, l’entrée en lice des Bleus au Mondial de foot…

« Rêver d’un autre monde », titre L’Équipe. « Privée de Benzema, Pogba et N’Golo Kanté, l’équipe de France défend son titre avec une base proche de 2018, mais aussi beaucoup de jeunesse. Elle a absolument besoin d’une victoire sur l’Australie ce soir pour se lancer et oublier les jours sombres. »

« On compte sur vous ! », s’exclame Le Parisien en première page. « Décimée par les blessures, l’équipe de France lance son Mondial ce soir contre l’Australie et rêve de décrocher une troisième étoile. »

Le Parisien qui a les yeux braqués sur Mbappé… « Les Bleus se cherchent un meneur, un leader. De jeu, de vie, de vestiaire. À Kylian Mbappé de montrer qu’il peut être ce chef de bande, capable de montrer la voie, de donner de la voix. En 2018, Kylian Mbappé n’avait pas hésité au moment de choisir son numéro en bleu. Il avait opté pour le 10. Comme Platini, Zidane ou Pelé… Depuis, il a déjà fait mieux que Platini. Il a égalé Zidane. Demain, il peut doubler Zizou et se rapprocher de Pelé. Un défi à sa démesure. »

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