Revue de presse internationale

À la Une: les excuses du gouvernement britannique aux victimes de viol

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Priti Patel, la ministre de l'Intérieur britannique.
Priti Patel, la ministre de l'Intérieur britannique. REUTERS/Peter Nicholls
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Les excuses et la honte du gouvernement britannique. Après la vague #MeToo et à l’heure de la libération de la parole, le nombre de poursuites judiciaires qui aboutissent ont drastiquement baissé outre-Manche, nous expliquent The Times et bien d'autres journaux. « Une chute vertigineuse », selon The Guardian et ce phénomène n’est malheureusement pas lié à la diminution du nombre de viols. Non, c’est « en raison des manquements de la police et des procureurs » que « des milliers de victimes ont été privées de justice », le gouvernement l’admet lui-même, rapporte The Independent

C’est le résultat d’une « étude attendue depuis longtemps », et « les chiffres sont frappants », précise The Guardian : « Plus de 52 200 viols ont été enregistrés en Angleterre et au Pays de Galles en 2020, mais seuls 843 ont donné lieu à une inculpation à la fin de l'année ». Autrement dit, « seuls 1,6 % des viols enregistrés par la police l'année dernière ont fait l'objet de poursuites abouties, résume le quotidien britannique, soit la proportion la plus faible de tous les crimes ».

Et encore, « il ne s'agit que des affaires qui sont portées devant les tribunaux, souligne plus loin un billet d'opinion, car certaines femmes abandonnent le système, et beaucoup ne portent pas plainte du tout. Les obstacles sont particulièrement importants, apprend-on, pour les personnes les plus mal desservies par la justice, comme les femmes noires, les femmes appartenant à des minorités, les femmes sourdes et handicapées notamment ».

Une réforme annoncée par le gouvernement

Problème saisi par la secrétaire d'État à l'Intérieur Priti Patel, par le secrétaire d'État à la Justice Robert Buckland, et par Michael Ellis, le procureur général. Tous les trois ont publié une déclaration commune nous dit The Daily Telegraph. C'est là qu'ils ont présenté leurs excuses, fait part de leur honte face à cette tendance et c'est là qu'ils ont présenté leur réponse à cette problématique. Ils ont promis « une refonte du système pour augmenter les poursuites et améliorer l'accompagnement des victimes ». Par exemple, désormais, « la police devra se concentrer sur l'auteur des faits plutôt que sur la crédibilité » de la personne qui porte plainte.

Et « pour la première fois, explique The Times, la police et les procureurs seront désormais notés sur la manière dont ils traitent les affaires de viol. » Des « fiches d'évaluation » seront ainsi publiées tous les six mois, « pour montrer les performances de chaque partie du système de justice pénale en Angleterre et au Pays de Galles. » Des mots et des promesses, analyse une association de défense des victimes dans The Guardian. Des mots qui doivent maintenant être « assortis de ressources », de moyens selon cette association qui déplore que le gouvernement n'en ait pas réellement fait mention. 

Climat : la Belgique rattrapée par la justice

Après le gouvernement allemand, rattrapé par la justice de son pays pour son manque d'ambitions sur le climat, au tour de la Belgique. « La justice fustige la Belgique », c'est à lire en Une du journal Le Soir. « La Belgique jugée coupable de négligence climatique » titre L’Écho. De son côté, le quotidien revient sur les « interminables années de procédure » qui ont abouti à ce jugement devant le tribunal de 1ère instance de Bruxelles. C'est une association, l'ASBL Affaire Climat (Klimaatzaak), qui avait porté plainte contre l'État en 2014. Et elle a finalement obtenu gain de cause. Verdict, développe L'Écho : eh bien, oui, « la Belgique se rend coupable d'atteinte aux droits fondamentaux, parce qu'elle ne prend pas toutes les mesures pour prévenir les effets du changement climatique ».

En somme, rebondit Le Soir, le tribunal a jugé qu'« en n'agissant pas assez pour le climat, le gouvernement fédéral et les trois Régions violent le Code civil et la Convention des droits de l'homme. »C’est donc « un jugement sévère, analyse La Libre Belgique, mais qui laisse néanmoins un goût de trop peu ». Car « la justice donne raison à l’ASBL Klimaatzaak, mais elle estime qu’elle ne peut imposer des objectifs plus contraignants aux autorités », déplore le quotidien belge. C’est pourtant ce que réclamait l’association. 

« L’appel du 18 juin libanais »

Un appel lancé par L’Orient-Le Jour. « Il y a 81 ans, jour pour jour, Charles de Gaulle lançait, depuis Londres, son appel à la résistance. La France était en guerre », se rappelle le journal. Et, depuis Beyrouth aujourd’hui, son édito remet cet appel au goût du jour, à la lumière de l’actualité. « 18 juin 2021, le Liban est en guerre, écrit ainsi L’Orient-le-Jouren guerre contre une classe politique corrompue, mafieuse et criminelle », lit-on. « Une classe politique composée du club des six, de leurs complices et de leurs supporters. Une classe politique qui s’applique à faire mourir tout un peuple. À l’humilier chaque jour qui passe. À l’empêcher de vivre, de survivre quasiment ». 

Une seule conclusion s'impose donc pour l'édito de l'Orient-LeJour. Oui, « le Liban est en guerre et seule la résistance pourra le sortir de cet enfer dans lequel il est plongé depuis de longs mois ». Une résistance « pacifiste » évidemment, qui passe notamment par des manifestations ou par un vote « en masse » aux élections. « Toutes les élections, estime l'auteur, celles du Parlement, des municipalités, des syndicats des universités... Pour évincer cette mafia de tous les pouvoirs », lit-on encore. « Même si la colère gronde », la résistance doit être intelligente. « Le destin du Liban est là », conclut L'Orient-Le Jour.

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