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À la Une: Vladimir Poutine met en alerte les forces de dissuasion russes

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Le président russe Vladimir Poutine au Kremlin, à Moscou, le 21 février 2022.
Le président russe Vladimir Poutine au Kremlin, à Moscou, le 21 février 2022. © ALEXEY NIKOLSKY / SPUTNIK / AFP
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Le journal Komsomolskaïa Pravda, l'ancien quotidien de la jeunesse communiste soviétique, s'interroge sur ce que signifie le régime spécial d'alerte des forces de dissuasion.

L'expert militaire interrogé par le journal rappelle que « Moscou peut utiliser des armes nucléaires en réponse à une attaque contre elle ou ses alliés avec des armes de destruction massive, si ‘l'existence même de l'État est mise en danger ». Le général interviewé conclut : « en fait, l'ordre de Poutine est aussi un rappel [à Biden et aux alliés de l'Otan] ».

La menace est à prendre avec une extrême prudence, selon The Guardian

Le journal britannique cite l'un des meilleurs experts des forces nucléaires russes. « Je vais être honnête, je suis nerveux. [...] Les choses n'ont pas été rationnelles au Kremlin récemment, et ce n'est pas un bon signe. »

« Le défi pour les alliés de l'OTAN, prévient The Guardian, consiste désormais à maintenir le soutien dont l'Ukraine a besoin pour sa survie, tout en faisant comprendre à Poutine qu'il dispose d'un moyen de sortir de la crise, plutôt que de monter l'échelle de l'escalade jusqu'au point où elle prend une logique propre. »

Cette menace du président russe montre que la guerre se déroule, comme toujours, aussi au niveau de la communication

On le constate également dans les journaux des deux pays. Alors que la Russie ne donne aucun bilan, que l'armée russe a évoqué seulement dimanche pour la première fois des victimes dans ses rangs, l'Ukrayinska Pravda affirme qu'environ 5 300 soldats russes ont été tués au cours des quatre premiers jours de guerre.

Le chiffre est en train d'être confirmé, précise le journal ukrainien. Il s'appuie sur un décompte du ministère de la Défense, qui a créé un site internet spécialement dédié à cette question, pour « informer les familles russes du sort de leurs fils » affirment les autorités. On y trouve des photos, des vidéos de soldats russes tués ou capturés en Ukraine.

Le ministère a également mis en place une ligne téléphonique destinée aux Russes

Un service d'assistance qui s'appelle « Rentrez d'Ukraine vivants »et selon le journal Kyiv Independent, cette ligne a déjà reçu des centaines d'appels.

De son côté, The Guardian a parlé à des proches de soldats identifiés sur des vidéos en Ukraine. « Je n'avais aucune idée qu'il se battait là-bas », commente la sœur d'un commandant d'unité de tireurs d'élite basé à Rostov en Russie. Elle ajoute : « je ne pense pas que [mon frère] ait été au courant non plus. »

Déclaration contre déclaration... mais la propagande peut jouer des tours

C'est ce qu'affirme le Times à Londres. Dans un éditorial, le journal britannique se demande si Vladimir Poutine n'a pas cru à sa propre propagande, jusqu'à être surpris de ne pas voir ses plans se réaliser.

Selon le Times, le président russe tablait sur « une guerre éclair suivie de pourparlers de reddition. » Un plan qui « n'a pas survécu au contact avec la réalité. L'attaque contre le paisible voisin du sud ne s'est pas soldée par un triomphe pour le Kremlin, mais par une énorme erreur, peut-être fatale. Loin de diviser l'Occident par la peur, poursuit le quotidien britannique, l'attaque non provoquée contre l'Ukraine a été totalement contre-productive, l'unissant dans l'indignation. Des volontaires militaires se dirigent vers l'Ukraine. L'aide afflue, y compris des armes mortelles – notamment de la part de l'Allemagne, jusqu'ici un fainéant militaire invétéré. »

L'Allemagne va livrer des armes pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale

« Il en va de l'honneur de la démocratie » titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Même les pacifistes se rendent compte en ce moment qu'il faut faire quelque chose. » À l'image du président ukrainien, salué par la Süddeutsche Zeitung : « Le président ukrainien est devenu une autorité morale pour le monde, écrit le journal, [...] un monsieur mélancolique de Kiev qui vient de ressusciter la figure du héros. »

À en croire le Washington Post, c'est grâce à lui, grâce au président ukrainien que les sanctions sont aussi sévères contre la Russie. Le journal américain raconte un échange international par visioconférence : Volodymyr Zelensky a d'abord averti ses homologues, leur disant que c'était peut-être la dernière fois qu'ils le voyaient vivant puis il a lancé un appel. « Il disait en substance », raconte le journal en citant un diplomate : « Écoutez, nous sommes ici en train de mourir pour les idéaux européens. »

Les Ukrainiens résistent et s'organisent pour lutter contre l'invasion russe

Le New York Times publie une photo de civils devant des dizaines et des dizaines de cagettes en plastique remplies de bouteilles vides. La scène se déroule sur un parking de Dnipro, à un peu plus de 200 km de Kharkiv. Les trois hommes qui apparaissent sur la photo trient les bouteilles pour en faire ensuite des cocktails Molotov.

Le journal Segodnya se fait le relais du ministère de la Défense et indique à ceux qui le souhaitent où lancer ces fameux cocktails Molotov. Le site du journal publie même des dessins de différents types de blindés russes, avec des flèches rouges pointant les zones les plus fragiles des véhicules, celles qu'il faut viser avec les bombes à essence.

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