Revue de presse internationale

À la Une: Moscou menace de couper le gaz à l'Europe à défaut d'un paiement en roubles

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La Russie est l'un des principaux producteurs de pétrole et gaz du monde. Ici, le logo du géant russe Gazprom sur une de ses stations-essence à Moscou, le 16 avril 2021.
La Russie est l'un des principaux producteurs de pétrole et gaz du monde. Ici, le logo du géant russe Gazprom sur une de ses stations-essence à Moscou, le 16 avril 2021. © AFP/Kirill Kudryavtsev
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Grosse frayeur hier dans les capitales européennes alors que le président russe « a encore fait monter les enchères diplomatiques », explique le Guardian en signant un décret « exigeant des acheteurs étrangers qu'ils payent le gaz russe en roubles -à compter de ce vendredi- sous peine de voir leurs contrats suspendus ». « Un chantage gazier » immédiatement rejeté par Berlin, Paris et Londres, note le quotidien britannique. « Le chancelier allemand Scholz dont le pays est le plus gros client de Gazprom a immédiatement appelé Vladimir Poutine », rapporte le FAZ, le Frankfurter Allgemeine Zeitung « pour lui signifier son refus de payer en devise russe », à l'instar de ses partenaires européens.

Face à ce front uni et alors que « les exportations de gaz vers l'UE rapportent chaque jour 800 millions d'euros à la Russie », le Kremlin a « finalement opté pour une solution alternative », explique El Pais « les Européens continueront à payer leur gaz en euros à la Gazprombank, qui les échangera contre des roubles ». Une solution « gagnant-gagnant », commente le Badische Zeitung pour qui « Poutine sauve la face et renfloue au passage sa monnaie nationale », alors que les Européens sauvent leurs précieux approvisionnements énergétiques. Un soulagement qui n'empêche pas pour autant l’inquiétude, note néanmoins le FAZ alors que « Poutine joue sur la guerre des nerfs », avec les Européens avec cette menace de leur couper le gaz.

Moscou souffle le chaud et froid, entre négociations et bombardements

« Entre les promesses faites à la table des négociations, et les bombardements qui se poursuivent sur le terrain », la « stratégie de Poutine est difficile à suivre », estime le New York Times, « Poutine bluffe-t-il ou négocie-t-il un peu ? », se demande également La Repubblica, qui met en avant que « le repli tactique des troupes russes vers le Donbass à l'est du pays et la pression mise sur la ville stratégique de Marioupol qui relie au sud la Crimée et le Donbass » donne en tout cas l'impression que « Poutine cherche à diviser l'Ukraine en 2 ».

Après son échec dans le nord, la conquête de l'est et du sud du pays lui permettrait d'arriver à la table des négociations avec de quoi « négocier un compromis qui pourrait lui permettre de sauver la face », analyse encore le quotidien italien. « Comme c'est le cas dans presque tous conflits », ajoute de son côté le Guardian « ce n'est que lorsque aucune des parties n'est en mesure de gagner militairement, que les 2 parties acceptent de négocier », voilà pourquoi insiste le quotidien, « il est plus jamais important pour les Occidentaux d'augmenter leur aide militaire à Kiev », alors que la Russie s'apprête à lancer de « nouvelles grandes offensives ».

Le Kremlin fustige « l'incompréhension totale » des États-Unis à l'égard de Poutine

Le Kremlin visiblement très fâché que les services de renseignements britanniques et américains aient hier « laissé entendre que les conseillers du président russe auraient peur de lui dire des vérités embarrassantes ». La presse rapporte la réponse agacée du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov « Le Département d'État et le Pentagone ne disposent d'aucune information réelle sur ce qui se passe au Kremlin, et ils ne comprennent ni le Président Poutine ni comment nous travaillons ».

Un sentiment partagé par l'éditorialiste du Frankfurter Allgemeine Zeitung qui, sans mettre en doute les révélations des espions occidentaux, estime que « il est tout à fait possible que malgré les tensions internes, les dirigeants russes soient actuellement plus unis face aux pressions extérieures qu'ils ne l'étaient avant la guerre ». Le Guardian s'interroge quant à lui sur la nécessité de rendre publiques de « telles révélations, très peu diplomatiques » juge-t-il alors que « tout cessez-le-feu et tout accord de paix devra impliquer le président Poutine ».

Gérard Depardieu lâche « son ami » Poutine

« Même Depardieu » lâche Poutine ironise la presse allemande, « Depardieu largue Poutine en pleine guerre », titre de son côté La Repubblica qui rapporte que l'acteur « qui avait pourtant été l'un des plus grands admirateurs du président russe qu'il avait même un temps comparé au pape Jean-Paul II », a changé d'avis et qu’il dénonce désormais « les folles dérives inacceptables de Poutine dont le peuple russe n'est pas responsable ». « Le monstre sacré du cinéma français », dit encore le quotidien italien s'engage à reverser « toutes les recettes de ses prochains spectacles à Paris aux victimes ukrainiennes ».

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