À la Une: coup dur pour Boris Johnson, après l'échec de l’expulsion de migrants vers le Rwanda
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À la dernière minute, mardi 14 juin au soir, « la Cour européenne des droits de l'Homme a cloué au sol le vol vers le Rwanda », dit le Guardian qui parle d'un véritable « coup dur et embarrassant pour Boris Johnson » qui avait promis « d'expulser des milliers de demandeurs d'asile à 6 000 kilomètres de là, en Afrique à Kigali ». « Une farce aérienne », raille le quotidien Metro. « Quelle farce cruelle », commente en écho le Daily Mirror qui accuse le gouvernement britannique « d'un coup de théâtre immoral ». Même le New York Times souligne « le revers inattendu pour la nouvelle politique migratoire de Londres ».
Alors que les associations de défense des droits de l'homme saluent la décision des juges européens, Boris Johnson « laisse entendre que la Grande-Bretagne pourrait quitter la Convention européenne des droits de l’Homme », rapporte le Times, pour faciliter l'expulsion des migrants illégaux du Royaume-Uni. Une « frustration partagée par la ministre de l'Intérieur Priti Patel », note le Guardian qui rapporte qu'une source gouvernementale a ainsi « fustigé la Cour européenne » dénonçant « la décision d’un juge bruxellois qui, en dehors de ses heures de travail, a annulé des jours et des jours de débats dans les tribunaux britanniques ».
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Londres et Kigali entendent pourtant aller de l'avant « sans se décourager » par l'annulation de ce premier vol, rapporte le Daily Telegraph qui souligne néanmoins « que tous les vols d'expulsion pourraient être interrompus pendant des semaines, en attendant que la légalité de la politique rwandaise soit validée par la justice britannique ».
La visite controversée de Joe Biden en Arabie saoudite le mois prochain
Le président américain accusé de « trahison » par les défenseurs saoudiens des droits de l’homme, rapporte le correspondant aux États-Unis du Guardian, après ce changement de pied radical de Joe Biden « qui avait pourtant promis de réduire l'Arabie saoudite au rang de pays paria après l'assassinat brutal du journaliste Jamal Khashoggi ». Directement « de paria à allié », raille également El Pais, qui souligne l'attitude paradoxale des États-Unis qui ont « décidé de tourner la page », alors que pas plus tard que la semaine passée, relève le quotidien espagnol, « Washington avait opposé un veto à Cuba, au Venezuela et au Nicaragua », interdits de sommet des Amériques « pour cause de dictature ».
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« Un 2 poids, 2 mesures habituel de la diplomatie américaine », analyse de son côté le Washington Post, mais qui, cette fois, cause « un malaise profond dans le camp démocrate », les sénateurs démocrates s'inquiètent de ce pari stratégique d'un dégel avec Ryad, et ils craignent également « que cette visite ne fasse pas baisser de manière significative le prix du pétrole ».
Macron, Scholz et Draghi demain à Kiev ?
Même si elle n'est pas encore officiellement confirmée, cette visite tripartite des dirigeants français, allemand et italien dans la capitale ukrainienne est annoncée et commentée par une grande partie de la presse allemande. Pour le Leipziger Volkszeitung, « les 3 dirigeants sont soumis à une énorme pression pour donner un signe de soutien à Kiev, même s'ils estiment que l'Ukraine n'est pas encore mûre pour le statut de candidat à l'UE ». « Scholz ne doit pas ne laisser intimider par les menaces de Poutine », recommande de son côté le Münchner Merkur, « alors que l'Ukraine attend de Berlin un soutien plus important », note le Taggespiegel.
« Pas question de pousser les Ukrainiens à négocier » à n'importe quel prix, fait valoir de son côté le New York Times, qui rappelle la fermeté de la position américaine alors que, souligne-t-il, « les Européens redoutent une guerre longue et qui pourrait se figer dans une impasse, et ce alors même que leurs économies sont fragilisées par le conflit ukrainien ».
Alexeï Navalny transféré dans une prison encore plus répressive
Poutine intensifie la répression contre ses opposants, notamment contre le premier d'entre eux, Alexeï Navalny déjà incarcéré depuis plus an et demi qui vient d'être « transféré dans plus grand secret dans une colonie pénitentiaire à « régime sévère », dit Die Welt, sans qu'on sache « précisément où ». « Possiblement à la prison IK-6 de Melikhovo dans le centre du pays », rapporte de son côté le Guardian qui parle « d’une prison notoirement connue pour ses tortures et autres abus ».
« Il est en danger, il pourrait être tué », s'inquiètent les avocats et soutiens de Navalny qui rappelle « qu'il a déjà à peine survécu à la tentative d'empoisonnement » sans doute déjà diligentée par le Kremlin en août 2020, rapporte le Suddeutsche Zeitung.

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