
Que va décider le Hamas ? Toute la presse s’interroge ce matin, à l’instar du Figaro à Paris. « Accepter le plan Trump même sans garantie d’application, quitte à disparaître militairement ? Ou le refuser, quitte à creuser encore son isolement et le drame des Gazaouis ? Le Hamas n’a que de mauvaises options devant lui, constate le journal. Mais, s’interroge-t-il, sous une intense pression de tous les pays qui comptent – y compris de ses alliés qatariens et turcs – la formation intégriste, aujourd’hui disloquée militairement à Gaza, peut-elle dire non ? »
Finalement, pointe le Times à Londres, « le Hamas doit choisir entre combattre ou capituler. Ou bien faire semblant de capituler, se fondant dans l’ombre en attendant des jours meilleurs ».
D’ailleurs « qui mène la danse au sein du mouvement islamiste ? », s’interroge le quotidien britannique. « Les dirigeants politiques confortablement installés dans le Golfe ou les irréductibles qui contrôlent les otages dans le dédale de tunnels sous la bande de Gaza ? Les fanatiques qui résistent depuis près de deux ans capituleront-ils simplement pour sauver leur peau ? »
Modifications ? Conditions ?
Le Hamas en plein doute… « L’empressement avec lequel Donald Trump et Benyamin Netanyahu ont avancé leur plan pour mettre fin à la guerre à Gaza, avant-hier, a suscité la consternation au sein du mouvement islamiste, constate Le Monde à Paris. Ces dernières 48 heures, plusieurs de ses porte-paroles ont dénoncé un texte qui ne propose, selon eux, qu’une "reddition" pure et simple. Il apparaît d’ores et déjà difficile, pour ses chefs, de l’accepter sans modifications importantes. (…) Le mouvement islamiste ne veut pas apparaître comme le seul responsable d’un échec du plan de paix. Mais le fait que le retrait des troupes israéliennes ne soit pas un préalable au cessez-le-feu est un obstacle majeur ».
D’après La Repubblica à Rome, « des sources arabes qui suivent de près les négociations à Doha s’attendent à ce que le Hamas finisse par accepter. La décision pourrait être prise d’abord par les dirigeants sur le terrain à Gaza, puis à Doha. Mais le mouvement islamiste devrait poser des conditions et demander un nouveau temps de négociation ».
Ce qui est sûr, pointe encore le quotidien italien, c’est que « les États arabes du Golfe et des pays musulmans comme la Turquie et le Pakistan, font pression sur les négociateurs du Hamas pour qu’ils disent oui au plan de paix ».
Embûches…
Alors quand bien même le Hamas plierait, il resterait encore de nombreux obstacles… Pour le New York Times, « le plus grand risque désormais est qu’Israël et le Hamas affirment vouloir la paix sans pour autant prendre les mesures difficiles pour y parvenir. Benyamin Netanyahu pourrait ralentir le retrait israélien de Gaza et le Hamas pourrait tenter de conserver un rôle en coulisses dans la gestion de Gaza, chaque camp rejetant la faute sur l’autre. Dans ce scénario, les dirigeants arabes et américains devront faire preuve d’encore plus de courage. Les dirigeants arabes devront annoncer au Hamas qu’il est fini comme force politique à Gaza, puis appuyer cette déclaration en envoyant des troupes. Et Donald Trump devra obliger Benyamin Netanyahu à choisir entre son alliance nationale avec les extrémistes israéliens et l’alliance internationale d’Israël avec les États-Unis ».
Urgence humanitaire
Et pendant ce temps, soupire Haaretz à tel Aviv, « alors qu’Israël, Washington et le monde attendent la réponse du Hamas au plan de Trump, la situation sur le terrain reste impitoyable et meurtrière. Les otages continuent de languir dans les tunnels du Hamas, et le nombre de victimes à Gaza ne cesse de s’alourdir. Depuis le début de la guerre, 66 000 Gazaouis ont été tués et plus de 168 000 blessés. Parallèlement, la catastrophe humanitaire se poursuit. Les hôpitaux de Gaza souffrent d’une grave pénurie de médicaments et d’électricité, tandis que leur personnel est débordé. De nombreuses personnes sont encore coincées sous les décombres. Et la population civile erre d’un endroit à l’autre au milieu des ruines. C’est une situation intolérable qui doit cesser, s’exclame Haaretz, quelle que soit la réaction du Hamas à ce plan. Elle doit cesser au nom de la morale et de l’humanité. Cette guerre doit prendre fin immédiatement. »
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