Revue de presse internationale

À la Une: sans ambitions, la COP 27 laisse le monde au bord du «précipice climatique»

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Sur la main, on peut lire «payer», un appel à des réparations pour les pertes et dommages lors du sommet COP27 des Nations unies sur le climat, le vendredi 18 novembre 2022, à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Sur la main, on peut lire «payer», un appel à des réparations pour les pertes et dommages lors du sommet COP27 des Nations unies sur le climat, le vendredi 18 novembre 2022, à Charm el-Cheikh, en Égypte. © AP Photo/Peter Dejong
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Même si l'ensemble de la presse internationale salue l'adoption « historique » d'un fonds d'aides aux pays pauvres pour les dommages liés au réchauffement climatique, la conférence de Charm el-Cheik « n'a abouti qu'à un petit pas pour le Sud et un énorme manque d'ambition », titre Le Temps. Sans nouvelles mesures sur la réduction des gaz à effets de serre « la COP27 laisse le monde sur la voie d'un réchauffement climatique dangereux », déplore également le Washington Post. La conférence « se termine dans les larmes et la frustration, le monde ne nous remerciera pas », titre le Financial Times reprenant les critiques des défenseurs du climat qui fustigent « l'indigence des résultats face à la catastrophe climatique en cours ». Un échec, estime également le Guardian qui pointe du doigt « les pays arabes producteurs de pétrole et les grands pollueurs comme la Chine qui ont affaibli et supprimé des engagements clefs sur la réduction des émissions de gaz et l'élimination progressive des énergies fossiles ». « Que va alors devenir l'objectif de contenir la hausse des températures à 1,5 degrés d'ici à la fin du siècle ? », s'interroge le Suddeutsche Zeitung qui dénonce également la responsabilité de la Chine et de l'Arabie saoudite « fondamentalement indifférents à la protection de l'atmosphère terrestre ». C'est « une évolution dangereuse pour la lutte contre le réchauffement climatique », commente le Times et qui s'inquiète que la prochaine COP l'an prochain se tiendra « dans les Émirats arabes unis, à Dubaï également grand exportateur de pétrole de gaz ».

La Chine refuse de cotiser au fonds de soutien aux pays vulnérables

Pékin qui refuse tout net de contribuer à ce « mécanisme d'aides aux pays pauvres ». « La Chine ne se laissera pas contraindre, c'est aux pays riches principaux responsables du réchauffement climatique historique de payer », insiste le quotidien nationaliste chinois Global Times. Une attitude fustigée par Die Welt qui souligne toute « l'ironie de la situation alors que la Chine est la deuxième économie du monde et le plus gros consommateur de charbon » et malgré cela, « Pékin insiste sur son statut de pays en développement qui pourrait même le rendre éligible à l'aide de ce fonds de soutien », s'insurge encore le quotidien allemand. Reste que « rien n'est encore fixé », fait de son côté valoir La Repubblica « sur qui contribuera à ce fonds et qui pourra en bénéficier, une commission fera seulement le point l'an prochain à la COP de Dubaï ». Et « Il n'y a pas de garantie non plus que les pays riches déposeront de l'argent dans le fonds d'aides », note le New York Times qui rappelle que la promesse faite il y a dix ans par les États-Unis et l'Union européenne « de débloquer 100 milliards de dollars par an aux pays pauvres dès 2020 n'a toujours pas été remplie ». Voilà qui illustre « à quel point la politique climatique est lamentablement insuffisante au niveau mondial », raille le Tageszeitung.

Véritable « aberration écologique » le mondial de foot a débuté hier avec faste au Qatar

Une cérémonie d'ouverture grandiose qui n'a réussi à faire taire les critiques toujours très fortes dans la presse internationale. « Même la BBC a ignoré la cérémonie d'ouverture au profit d'une émission critiquant le traitement des travailleurs migrants et la situation des droits de l'homme au Qatar », rapporte le Guardian. « L'émir du Qatar a inauguré le tournoi et célébré la diversité dans une loge où il n'y avait pratiquement pas de femmes », raille de son côté El Pais qui souligne également que le président de la Fifa Gianni Infantino « était assis aux côtés du prince saoudien Mohammed ben Salman, l'instigateur du meurtre brutal du journaliste Jamal Khashoggi ». « Ne jetez pas la pierre au Qatar, mais plutôt à la Fifa qui a envoyé les supporters de foot dans cet enfer aride et désertique », insiste le Times qui ironise sur la volonté de Infantino « de changer les esprits » grâce au football « dans un royaume médiéval quasi ermite, où l'alcool est interdit et les homosexuels emprisonnés ». Il y a en tous cas « quelque chose que l'argent ne peut pas acheter », raille de son côté le Suddeutsche Zeitung qui note la piteuse défaite « 2-0 » de l'équipe du Qatar face aux Équatoriens et « l'exode quasi inédit des spectateurs » lors de ce match d’ouverture, « bien avant le coup de sifflet final ». C'est le tournoi « le plus triste de tous les temps », commente le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

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