À la Une: l'attaque des pro-Bolsonaro contre les institutions ébranle la démocratie brésilienne
Publié le :
Cela fait la Une de la presse internationale qui publie souvent d'ailleurs cette même photo : des milliers de partisans de Bolsonaro envahissant le Congrès à Brasilia. Une véritable « marée humaine aux couleurs nationales vertes et jaunes », rapporte le correspondant du Wall Street Journal qui a « pris d'assaut tour à tour le palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême » en réclamant « une intervention militaire ». « Des scènes violentes de chaos et de saccage qui évoquent de manière obsédante l'insurrection au Capitole par les partisans de Donald Trump en janvier 2021 », souligne de son côté le Washington Post ; une comparaison, un air de « déjà vu », dit Die Welt qui s'impose dans l'ensemble de la presse internationale. À commencer par la presse brésilienne : « Nous avons maintenant "notre Capitole" », déplore l'éditorialiste de la Folha de Sao Paulo.
« Cette attaque constitue la plus importante menace pour la démocratie au Brésil depuis le coup d'État militaire en 1964 », estime El Pais qui dénonce « le venin d'une extrême droite vociférante qui, aux États-Unis comme au Brésil, est incapable d'accepter les règles du jeu démocratique. » Un danger sans doute « encore plus grand » au Brésil, estime le grand quotidien de Rio O Globo qui fustige « les terroristes qui ont pris d'assaut le Congrès », et dénonce une véritable tentative de « coup d'État » qu'il convient pour le président Lula de « réprimer sévèrement, en arrêtant les extrémistes et en tarissant également leurs soutiens financiers ».
La responsabilité de l'ex-président Jair Bolsonaro pointée du doigt
Jair Bolsonaro, « le chef suprême des terroristes qui n'a toujours pas reconnu sa défaite et a fui le pays pour boycotter l'investiture de son successeur », raille O'Globo. L’assaut lancé par ses partisans le 8 janvier « pour protester contre une élection qu'ils prétendent faussement volée, est le point culminant d'années de théories du complot avancée par Bolsonaro et des alliés de droite », estime également le New York Times.
► À lire aussi : Au Brésil, une tentative d'insurrection prévisible?
« Bolsonaro a laissé entendre à plusieurs reprises qu'une prise de pouvoir militaire pourrait être en préparation », souligne de son côté le Guardian. Bolsonaro qui serait réfugié en Floride aux États-Unis, a « condamné ces violences, tout en niant toute responsabilité dans l'attaque », rapporte le Wall Street Journal alors que des États-Unis à la Chine « les dirigeants du monde entier ont condamné cet assaut contre le Congrès brésilien ». Des parlementaires américains « demandent l'expulsion de Bolsonaro des États-Unis », note encore le quotidien américain.
Deux ans après, le trumpisme pèse encore sur les travaux du Congrès américain
Comme l'a illustré « le chaos qui a régné pendant cinq jours la semaine passée pour l'élection du speaker républicain de la chambre des représentants », explique le correspondant du Guardian, « avec la fronde d'une poignée d'élus trumpistes ». « Kevin MacCarthy a finalement été élu au 15e tour de vote », souligne de son côté Le Temps, « mais il a dû accepter de rogner sur ses pouvoirs de manière inédite, en donnant des gages à la frange radicale de son parti ».
Voilà qui augure de débats agités au Congrès pour les deux années à venir, explique encore le quotidien suisse : « une gouvernance perturbée, alors que le Sénat est resté sous contrôle démocrate, les républicains pourraient ainsi bloquer le financement de l'État américain ou les paquets d'aide militaire à l'Ukraine. [...] Comme l'a montré le spectacle de ces derniers jours, la chambre des représentants pourrait également servir de théâtre à la surenchère en vue des élections générales de 2024 », s'inquiète encore Le Temps.
Après trois ans de verrouillage, la Chine rouvre ses frontières au plus fort de l’épidémie
La Chine « rouvre les portes au tourisme », titre en Une le Financial Times qui salue « la levée des exigences de quarantaine qui met fin à trois ans d'isolement du pays », à la grande joie de ces de milliers familles chinoises longtemps séparées et que l'on voit s'étreindre dans des aéroports en Une de toute la presse internationale. Une « nouvelle étape dans la fin de la politique "zéro Covid" », salue également le correspondant d'El Pais qui note néanmoins que « cette réouverture intervient au moment où le covid fait des ravages dans tout le pays ».
De quoi inquiéter l'ensemble de la presse, « attention, la Chine s'ouvre », titre le quotidien russe Kommersant, à l'instar de Die Welt qui redoute que « la tempête covid » qui s'est abattue sur la Chine ne s'étende au reste du monde. La certitude, c'est que « l'épidémie devrait déjà s'aggraver en Chine », explique de son côté le Guardian, « avec les fêtes du Nouvel an chinois qui débutent le 21 janvier prochain », ce qui devrait entrainer « la plus grande vague migratoire de la planète ». Selon le gouvernement chinois, « deux milliards de personnes devraient ainsi voyager pour rendre visite à leurs familles », rapporte El Pais.
► À lire aussi : En Chine, la disparition des derniers vestiges du «zéro Covid»
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne