Revue de presse internationale

À la Une: l’UE impose de nouvelles sanctions à l'Iran, les «pasdaran» échappent à la liste noire

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Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s'adresse à la presse avant une réunion des ministres européens des Affaires étrangères au Conseil européen à Bruxelles, le 23 janvier 2023.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s'adresse à la presse avant une réunion des ministres européens des Affaires étrangères au Conseil européen à Bruxelles, le 23 janvier 2023. © AP/Virginia Mayo
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Les Européens viennent d'adopter un « quatrième paquet de sanctions » contre Téhéran pour « la répression brutale des manifestations qui ont déjà fait près de 500 morts depuis septembre en Iran », rapporte El Pais qui souligne « que si plusieurs responsables des Gardiens de la Révolution - les fameux pasdaran - ont été ainsi sanctionnés », leur organisation « ne sera pas placée sur la liste des organisations terroristes de l'UE », comme le souhaitait notamment le Parlement européen.

« Il faudrait pour cela une décision judiciaire », a plaidé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, sans véritablement convaincre le Suddeutsche Zeitung qui met en avant que les problèmes juridiques ne sont « qu'une des raisons pour lesquelles Bruxelles se montre hésitante ». La principale étant sans doute « la crainte que Téhéran se retire complètement des négociations sur son programme nucléaire ». « Un programme nucléaire placé sous le contrôle des Gardiens de la révolution, explique le quotidien allemand, « les inscrire sur une liste noire serait alors totalement contre-productif ».

« Le régime iranien a d'ailleurs expressément averti Borrell de ne pas prendre une telle mesure », souligne de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Si inscrire les pasdaran comme terroristes aurait été un coup dur pour le régime iranien », analyse de son côté Le Soir, « les effets concrets d'une telle mesure restent néanmoins à prouver », souligne le quotidien belge qui note « que depuis, les États-Unis les ont placés sur leur propre liste terroriste en 2019, le seul effet a été de raidir encore un peu plus le régime iranien. »

Après quatre mois de répression, les Iraniens meurtris mais toujours mobilisés

« La contestation reste vive même si les manifestations sont moins fréquentes du fait d'une répression accrue », rapporte le Japan Times qui, comme El Pais, dénonce la brutalité, « le bain de sang » perpétré par le régime des mollahs contre son propre peuple, « près de 500 tués, 14 000 arrestations et quatre personnes déjà exécutées. » Et la répression est encore « plus féroce dans le Kurdistan iranien », explique encore le quotidien espagnol qui publie d'ailleurs ce terrible témoignage sur le sort de Peyman Golabi, « un jeune Kurde qui a réussi à s'enfuir en Irak après avoir été criblé de plombs par les forces de sécurité lors d'une manifestation ». Battu, laissé pour mort avant d'être incarcéré, il a réussi à s'évader et à rejoindre Erbil où sa santé se détériore faute de soins. Les médecins irakiens redoutent des représailles de l'Iran s'ils l'opèrent. Peyman a encore 138 plombs dans tout le corps, écrit El Pais, « les ambassades européennes lui disent d'attendre, et les responsables de l'ONU à Erbil ne répondent pas ».

► À écouter aussi : Iran: quatre mois de révolte réprimée dans le sang

La Turquie gèle l'entrée de la Suède dans l'Otan

Le président truc Erdogan « refuse tout net de soutenir la candidature de la Suède à l'Otan », écrit le Washington Post après « l'autodafé d'un Coran par un extrémiste de droite samedi dernier près de l'ambassade de Turquie à Stockholm ». Un incident condamné par le gouvernement suédois mais qui a provoqué « des manifestations en Turquie et dans de nombreux pays arabes le week-end dernier », rapporte le Suddeutsche Zeitung qui souligne « qu'en plus de tout cela, un magazine suédois a lancé un concours de caricatures d'Erdogan ».

Alors qu'Erdogan crie « au blasphème », souligne le Guardian, les États-Unis s'inquiètent de ce « blocage qui menace l’expansion de l'Otan », et fustigent « ceux qui souhaitent intentionnellement affaiblir l'unité outre-Atlantique ». « Le président Poutine a tout à gagner à ce que l'élargissement de l'alliance militaire la plus puissante du monde soit bloqué », commente de son côté le Washington Post.

Le Brésil et l'Argentine étudient la création d'une monnaie commune

Les discussions sont en cours, écrit O Globo alors que le président Lula est à Buenos Aires pour un sommet régional, « les deux plus grandes économies d'Amérique du Sud souhaitent ainsi réduire leur dépendance au dollar ». Cette monnaie commune « intéresse particulièrement l’Argentine », fait encore valoir le quotidien brésilien, alors que les Argentins « vivent avec un scénario d'instabilité politique et économique et une inflation de près de 95% ».

De quoi créer déjà de véritables inquiétudes au Brésil, souligne le Wall Street Journal qui cite un député libéral brésilien pour qui « c'est comme si on ouvrait un compte bancaire avec un ami chômeur, mauvais payeur et qui doit de l'argent à tout le monde ». « Le projet est néanmoins susceptible prendre des années pour se concrétiser », estime de son côté le Financial Times, qui note « qu'il a fallu 35 ans à l'Europe pour créer l'Euro ».

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