Revue de presse internationale

À la Une: la crainte de l’embrassement dans le Haut-Karabakh où l'Azerbaïdjan repart à l'offensive

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Une vue montre des voitures endommagées devant un immeuble résidentiel suite au lancement d'une opération militaire par les forces armées azerbaïdjanaises dans la ville de Stepanakert au Haut-Karabakh, une région habitée par des Arméniens de souche, le 19 septembre 2023.
Une vue montre des voitures endommagées devant un immeuble résidentiel suite au lancement d'une opération militaire par les forces armées azerbaïdjanaises dans la ville de Stepanakert au Haut-Karabakh, une région habitée par des Arméniens de souche, le 19 septembre 2023. via REUTERS - SIRANUSH SARGSYAN/PAN PHOTO
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Alors que vient tout juste de s'instaurer ce mercredi matin un « cessez-le-feu », et l'ouverture de négociations, la presse ce matin ne cachait pas en tout cas son pessimisme sur la situation dans cette région disputée depuis des décennies dans le Caucase Sud. « C'est une nouvelle guerre qui éclate aux confins de l'Europe », s’alarmait ainsi Die Welt alors que l'Azerbaïdjan entend « reprendre par la force le Haut-Karabakh ». Trois ans après la dernière guerre dans cette région sécessionniste du Sud Caucase, « qui fait partie du territoire azerbaïdjanais — mais qui est majoritairement peuplé par des arméniens », explique le Suddeutsche Zeitung. « Après avoir soumis la population arménienne à un blocus quasi total pendant plus de 9 mois », Bakou a ainsi lancé hier « une vaste campagne de bombardements sur l'enclave séparatiste qui a déjà fait une trentaine de morts », rapporte El Pais. L'Azerbaïdjan parle d'une « opération anti-terroriste », mais les véritables objectifs du régime sont très clairs, explique Die Welt « les derniers arméniens doivent être chassés de la région ou mourir ».  « Bakou exige une reddition totale, un retrait inconditionnel et total des forces armées séparatistes » souligne le New York Times, ce qui fait redouter « le spectre d'une nouvelle guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan », même si Erevan dit « ne pas avoir de troupes au Karabakh , laissant entendre que les forces séparatistes étaient seules face à l'armée azerbaïdjanaise ». Un embrasement dénoncé par l'ensemble des pays occidentaux, de l'Union européenne à Washington, mais également par Moscou, souligne Le Temps , « le grand allié de l'Arménie qui avait aidé à la résolution du dernier conflit il y a 3 ans », mais qui cette fois est accusé par Erevan « de ne pas en faire assez pour maintenir la paix ».

La Russie semble lâcher l'Arménie

Même si Moscou rejette ces accusations, et se dit extrêmement préoccupé « par cette nouvelle escalade dans le Haut-Karabakh », la Russie est surtout « préoccupée par sa propre guerre en Ukraine », souligne le Suddeutsche Zeitung. Mais pas seulement, commente de son côté le Times qui se demande même si « Poutine n'aurait pas donné son feu vert à l'attaque de Bakou contre l'enclave arménienne ». « Les Russes auraient pu certainement empêcher cette opération s'ils l'avaient voulu », explique un analyste dans le quotidien britannique qui souligne « que cette attaque intervient dans un contexte de rupture des relations entre l'Arménie et la Russie ». Alors que le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a refusé de soutenir l'invasion de l'Ukraine par la Russie », et « a également invité les troupes américaines à organiser des exercices d'entraînement conjoints en Arménie ce mois-ci ». « Des démarches qualifiées « d'inamicales » par le Kremlin qui avait d'ailleurs prévenu « que la présence de soldats américains sur le sol arménien « ne serait bénéfique pour personne, y compris pour l'Arménie », souligne encore le Times.

Zelensky qualifie l'agression russe en Ukraine de « génocide » à l'ONU 

Première fois que le président ukrainien « s'exprimait en personne à la tribune des Nations unies » à New-York, souligne le Washington Post, « toujours vêtu de son treillis militaire, Volodymyr Zelensky a prononcé un discours passionné appelant à un soutien durable à la lutte de son pays contre la Russie ». « Le combat de l'Ukraine est celui du monde entier », a notamment mis en garde le président ukrainien avertissant les dirigeants du monde que « l'agression russe pourrait s'étendre bien au-delà de l'Ukraine », et accusant la Russie de « génocide », rapporte le New York Times. Après dix-neuf mois de guerre brutale, alors que la contre-offensive ukrainienne peine à percer, Zelensky s'est lancé dans une délicate mission « d'empêcher le monde de perdre son intérêt ou sa patience envers l'Ukraine » explique encore le Times, un soutien d'autant plus urgent, que la droite américaine, les élus républicains s'inquiètent du coût de la guerre « qui consomme trop de ressources et détourne d'autres priorités », note le Washington Post. « Le discours du président Zelensky a en tout cas été très applaudi », rapporte Le Soir « mais pas par toutes les délégations, il n'y avait aucun ministre russe dans la salle pour l'écouter », souligne le quotidien de Bruxelles.

La France reçoit le roi d'Angleterre ce mercredi, et puis le Pape en fin semaine

 « Macron, le roi et le Pape », titre Le Temps qui fait valoir qu'il s'agit là « de visites à la hauteur de sa fonction », dans une France où le président Macron prête particulièrement le flanc au qualificatif de « monarque républicain ». Et il va donc mettre les « petits plats dans les grands » pour recevoir ce mercredi le roi Charles III, « visite fastueuse avec réception ce soir au château de Versailles » souligne le Guardian, et qui « va marquer une réinitialisation cruciale des relations franco-britanniques après l'effondrement quasi-total de la confiance durant les années Boris Johnson ». Une relance de « l'Entente cordiale » entre les deux pays que le président français a également initié dès hier soir en recevant à l'Elysée « le chef de l'opposition britannique Keir Starmer », note de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le leader travailliste qui est considéré à Paris « comme le futur Premier ministre du Royaume-Uni ». Entre le « soft power » du roi Charles et la volonté de Starmer de se rapprocher de l'Union européenne, « l'entente franco-britannique » est véritablement en passe de se remettre sur de bons rails, estime le quotidien allemand.

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