Revue de presse internationale

À la Une: Zelensky face au risque de «lassitude» de ses alliés - après 18 mois de guerre en Ukraine

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Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy descend la colonnade de la Maison-Blanche jusqu'au Bureau ovale avec le président américain Joe Biden lors d'une visite à la Maison Blanche à Washington, aux États-Unis, le 21 septembre 2023.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy descend la colonnade de la Maison-Blanche jusqu'au Bureau ovale avec le président américain Joe Biden lors d'une visite à la Maison Blanche à Washington, aux États-Unis, le 21 septembre 2023. via REUTERS - POOL
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« Le président de guerre ne séduit plus », titre Die Welt, « c'est une nouvelle réalité » assure également le Wall Street Journal « la guerre de l'Ukraine contre la Russie s'avère plus difficile à faire accepter aux occidentaux » alors que le conflit s'enlise et va encore durer. Le président Zelensky a ainsi été confronté ces derniers jours « à des conversations difficiles à Washington », note le Guardian « loin de l'accueil de héros qu'il avait reçu il y a 9 mois lors de sa 1ʳᵉ visite à Washington, avec une standing ovation au Congrès », cette fois, souligne le quotidien britannique  « il a dû s'adresser au Sénat à huis clos et surtout faire face à l'hostilité grandissante d'une partie des Républicains à la Chambre des représentants qui rejettent tout nouveau financement pour l'Ukraine ». Avec des mots très durs du patron républicain de la Chambre, Kevin McCarthy qui s'est interrogé « sur la réalité du plan de victoire de Zelensky » et a insisté sur « l'obligation de rendre compte sur l'argent que les Etats Unis ont déjà versé ». Parallèlement à « ce scepticisme » des élus de droite américains, « des fissures commencent également à apparaître dans le soutien européen », note le Frankfurter Allgemeine Zeitung alors que la Pologne sur fond de conflit céréalier avec Kiev « menace de ne plus envoyer d'armes » à l’Ukraine. « Une fin déclarée de la solidarité militaire », commente le quotidien allemand qui intervient certes « en pleine campagne électorale en Pologne », mais qui traduit également, comme aux Etats Unis « une certaine lassitude » face à une guerre.

Le soutien indéfectible de Joe Biden à l'Ukraine  

« Nous sommes avec vous, nous restons avec vous », a assuré Joe Biden en recevant son homologue ukrainien hier à la Maison Blanche avant d'annoncer « une nouvelle tranche d'aide militaire 325 millions de dollars » et la garantie que les chars Abrams arriveraient en Ukraine dès « la semaine prochaine », rapporte le Washington Post. Mais pas « de missiles tactiques à longue portée que Kiev réclamait pourtant avec insistance » souligne de son côté le Wall Street Journal « même si cette possibilité reste sur la table ». Malgré les mises en garde de Zelensky qui assure que « l’Ukraine perdra la guerre sans aide supplémentaire », sa visite à Washington « ne semble en tout cas pas avoir eu d'impact immédiat » commente le New York Times, au grand dam de l'éditorialiste de Die Welt, qui raille « le scepticisme et la lassitude de l’Occident » alors que « pour le peuple ukrainien, la guerre elle-est toujours bien réelle ». 

La grave crise diplomatique entre l’Inde et le Canada inquiète les Occidentaux

L’Inde a décidé hier de « suspendre l'octroi de visas aux citoyens canadiens », marquant souligne le New York Times « une escalade brutale dans le conflit diplomatique qui a suivi les accusations du 1ᵉʳ ministre Trudeau selon lesquelles des agents indiens étaient à l'origine de l'assassinat d'un leader sikh sur le sol canadien ». Une détérioration des relations qui même pourrait « avoir des conséquences plus larges pour l'Occident », analyse un spécialiste dans le Guardian qui voit dans la violente colère de New Delhi « les signes d'une politique étrangère indienne plus affirmée ». Comme si forte de sa nouvelle puissance géopolitique, démontrée au dernier G20 « L'Inde pourrait devenir plus encline à s'offusquer et plus disposée à prendre des mesures de rétorsions ». Ce n'est pas encore la diplomatie de « guerrier loup » comme la pratique les chinois, souligne encore le Guardian, mais « le déclin des relations entre le Canada et l'Inde signale l'émergence d'une politique étrangère indienne potentiellement agressive » contre l'Occident.

Embarras des Etats-Unis qui considèrent l'Inde comme un partenaire stratégique

 « Joe Biden est pris entre deux alliés », analyse le New York Times, entre son voisin et allié historique canadien et le géant indien « que le président américain s'est donné pour priorité de courtiser pour contrer la Chine et la Russie » assure le quotidien américain « même si l'Inde de Modi a reculé sur le plan de la démocratie ». Pour autant « Washington ne peut ignorer un assassinat extra-judiciaire dans un pays qui est un allié clé », estime le Guardian. C'est assurément une « vraie source d'embarras » pour Biden, acquiesce le New York Times même si « dans sa grande bataille contre la Chine, Joe Biden semble aujourd'hui prêt à s'accommoder de l'aide de certaines autocraties, comme l'Inde pour lutter contre des dictatures plus grandes et plus dangereuses. » 

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