À la Une: l'armée française entame son retrait du Niger dans un contexte extrêmement tendu
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« Un retrait largement perçu comme une nouvelle preuve de l'affaiblissement de l'influence de la France au Sahel, commente le Times, dans un contexte que le président Macron a lui-même qualifié "d'épidémies de putschs". Après avoir dû retirer plus de 5 000 soldats du Mali l'an passé et 400 du Burkina Faso en février dernier, ce sont aujourd'hui 1 400 militaires français qui se préparent à quitter le Niger d'ici à la fin de l'année », précise le quotidien londonien, dans un climat extrêmement volatile, « alors que la France se refuse toujours à reconnaître la junte au pouvoir qui a chassé du pouvoir le président Bazoum le 26 juillet dernier. »
« Deux mois d’une face à face tendu », nourri d'un violent sentiment anti-français au Niger avec « des manifestations quotidiennes devant la base militaire de Niamey où sont installés les troupes françaises », rapporte El Pais. La junte militaire nigérienne « a même redoublé de pression, souligne le quotidien madrilène, en interdisant tout retrait des troupes via le Bénin » voisin. Ce qui va rendre terriblement complexes « les opérations de désengagement »,alors même que Niamey « maintient également l'interdiction des vols français ». Les troupes françaises pourront donc se voir contraintes « à un long et périlleux voyage à travers le Niger » en pleine recrudescence d'attaques jihadistes pour gagner le Tchad où la « France maintient un présence militaire importante ».
Les États-Unis prêts à combler le vide au Niger ?
« Alors que les troupes françaises étaient considérées comme une ligne de défense essentielle dans les efforts occidentaux pour lutter contre la violence jihadiste au Sahel », leur départ, estime le Washington Post devrait contraindre les États-Unis à endosser cette responsabilité. Washington qui n’a pas qualifié « de coup d'état » la prise de pouvoir militaire, et a même « nommé un ambassadeur à Niamey », semble prêt « à combler le vide », analyse le site d'information qatari The New Arab qui rapporte « que les Français ont d'ailleurs ressenti "comme un coup de poignard dans le dos" la tentative des États-Unis d'ouvrir un dialogue diplomatique avec la junte nigérienne. »
Une « realpolitik » alors que l'administration Biden redoute plus que tout « la progression au Sahel des terroristes et des russes », explique le Washington Post. Le journal souligne néanmoins que « l'extrême défi pour maintenir l'ordre dans le chaudron sahélien, [...] avec un peu plus de 1 000 hommes au Niger et une base de drones, personne ne sait si ces forces américaines parviendront à tenir en échec les branches locales d'al-Qaïda et de l'État islamique, tout en tenant également à distance les mercenaires russes de Wagner ».
Biden reprend la construction du mur de Trump et relance les expulsions
Accusé de « laxisme face l'afflux de migrants », Joe Biden candidat à sa réélection effectue ainsi « une véritable volte-face », commente le New York Times, après avoir « toujours dénoncé comme étant inefficace, la construction de ce mur à la frontière mexicaine ».
Le président américain a beau faire valoir « qu'il y était contraint par la loi, qu'il ne pouvait pas interrompre la construction du mur », cette décision qui a bien sûr été bruyamment saluée par Donald Trump « reflète les défis auxquels est confrontée l'administration Biden alors que les crises humanitaires dans le monde poussent de plus en plus de migrants vers la frontière américaine », assure encore le Times.
La relance « des expulsions directes vers le Venezuela » en est également la parfaite illustration, explique le Washington Post, qui rappelle qu'il y a deux semaines, « Joe Biden avait pourtant accordé un statut juridique temporaire à plus de 470 000 Vénézuéliens vivant aux États-Unis en estimant que les troubles politiques dans leur pays d'origine ne permettaient de les renvoyer chez eux ».
La psychose des punaises de lit en France gagne les États-Unis
« Même si un responsable new-yorkais assure qu'il est trop tôt pour dire si l'épidémie française affecte les villes américaines, rapporte le Guardian, le retour au pays des influenceurs et autres journalistes de mode américains après la semaine de la Fashion Week à Paris alimente la psychose sur les réseaux sociaux. [...] Je prie pour ne rien ramener aux États-Unis », se lamente ainsi une influenceuse, victime des punaises parisiennes. Alors qu'un écrivain américain vivant à Paris se désole « de devoir désormais vivre au milieu des rats et des punaises de lit ». Autant de témoignages qui ont visiblement stressé les internautes américains « qui ont multiplié les messages pour incendier les rédactions qui ont envoyé leurs journalistes à Paris pour la semaine de la mode, ou bien pour exiger l'interdiction des vols entre la France et les États-Unis ».
Une psychose qui continue à faire les titres de la presse internationale : « Le cas de Paris ne sera pas isolé », prévient ainsi La Repubblica qui assure « que du moustique tigre au charançon rouge, la prolifération de certaines espèces va être favorisée par le réchauffement climatique. Seule solution, insiste le quotidien italien, réintroduire les prédateurs naturels comme les oiseaux ».
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