Revue de presse internationale

À la Une: les civils pris au piège dans le sud de la bande de Gaza

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Un Palestinien assiste un garçon à la suite d'une frappe israélienne contre une maison, après l'expiration d'une trêve temporaire entre le Hamas et Israël, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 1ᵉʳ décembre 2023.
Un Palestinien assiste un garçon à la suite d'une frappe israélienne contre une maison, après l'expiration d'une trêve temporaire entre le Hamas et Israël, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 1ᵉʳ décembre 2023. REUTERS - STRINGER
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Depuis que la trêve, fragile, entre le Hamas et Israël a volé en éclats vendredi matin, l’État hébreu a étendu ses opérations dans le sud de Gaza. En clair, note Le Soir : « l’armée israélienne a franchi la frontière qu’elle avait elle-même fixée, […] au sud de laquelle les habitants de la bande devaient être hors de portée des opérations militaires. » Le Times renchérit : « il y a plusieurs semaines, Israël a affirmé à la population de Gaza qu’elle serait plus en sécurité dans le sud, ce qui a mené à la migration de masse de plus d’un million de personnes à Khan Younes. (…) Et maintenant, Khan Younes est aussi ciblée. »

Des options de plus en plus limitées pour les civils

Le Washington Post décrit des civils obligés de « se confiner sur des parcelles de plus en plus réduites de territoire, tandis que ceux en quête d’un refuge voient leurs possibilités s’amenuiser. » 1 million 800.000 personnes sont déplacées dans la bande de Gaza, soit 80% de la population. Et la situation risque d’empirer, car le Soir rapporte que « l’aviation israélienne a largué des tracts […] dans le sud de l’enclave, en demandant à la population d’évacuer la zone en direction de Rafah », tout au sud du territoire palestinien. Des centaines de milliers d’habitants « de ce qui était déjà l’une des zones les plus densément peuplées au monde » doivent donc maintenant » se tenir sur un mouchoir de poche. »

L’interrogation cruciale, qui tient en deux mots (où aller ?), risque donc de devenir de plus en plus pressante, d’autant que, pour Die Welt, « tout laisse présager une confrontation désespérée », qui ne s’arrêtera que lorsque l’une des deux parties aura atteint ses objectifs.

Israël sous pression internationale

Fini, le soutien inconditionnel à Israël. À présent, relève le Süddeutsche Zeitung, « les États-Unis et la France exigent clairement qu’Israël modère ses actions. »  Ainsi de la vice-présidente américaine Kamala Harris, qui a précisé que « les États-Unis […] n’accepteraient pas de redessiner les frontières de Gaza », ou d’Emmanuel Macron qui a appelé Israël à redéfinir ses objectifs, jugeant « l’anéantissement du Hamas » trop peu précis.

Mais pour l’instant, regrette El Pais, « la pression exercée par les États-Unis sur les troupes israéliennes […] ne se reflète pas dans la manière dont l’armée a repris les bombardements. »

À tel point qu’un éditorialiste du Wall Street Journal s’interroge : finalement, « est-ce que Washington peut encore faire quoi que ce soit ? »

Également à la Une, les violences sexuelles du Hamas

Le Times a publié, il y a quelques heures, les témoignages recueillis auprès des survivants de plusieurs attaques du Hamas. Des récits qui, de manière quasi-systématique, pointent vers l’horreur : ces vidéos qui, raconte le journal britannique, « montrent les corps de nombreuses femmes, dépouillées de leurs vêtements » ; ces autres images où apparaît « une jeune femme dont l’entrejambe des sous-vêtements est maculé de sang. » Des os brisés par la répétition des sévices, des femmes tuées en même temps qu’elles étaient abusées, et d’autres atrocités qu’il serait trop pénible d’égrener : les témoignages sont insoutenables. Tous semblent indiquer que le viol a été utilisé pour répandre la terreur, traumatiser. Un homme interrogé par le Times, et chargé de collecter les dépouilles des victimes, souffle, toujours sous le choc : « c’est comme si leur mission avait été de violer le plus de femmes possibles. »

Pourtant, ces crimes n’ont pas immédiatement attiré l’attention. Peut-être, suppose La Repubblica, car « tout cela s’est noyé dans le reste des horreurs. » Toujours est-il que, alors même qu’« il était clair dès le départ que des violences sexuelles avaient été commises le 7 octobre », aucune analyse n’a été faite sur les corps des victimes ; la première réaction a même été, tempête le Times, « le silence. »

Silence qui contraste terriblement avec les cris que ce témoin entend, dans ses cauchemars, toutes les nuits ; avec cette cacophonie de souvenirs qu’il a gardé du 7 octobre. L’un d’eux revient tous les jours, le hanter, raconte-t-il, l’image d’une jeune femme tuée par les balles du Hamas : « je n’oublierai jamais son visage – chaque nuit, je me réveille et je la vois. Je m’excuse auprès d’elle en lui disant : je suis désolé. »

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