Revue de presse internationale

À la Une: le soutien international à Israël en chute libre

Publié le :

L'ambassadeur palestinien aux Nations unies, Riyad Mansour, après le résultat du vote en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire à Gaza le mardi 12 décembre 2023 au siège de l'ONU.
L'ambassadeur palestinien aux Nations unies, Riyad Mansour, après le résultat du vote en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire à Gaza le mardi 12 décembre 2023 au siège de l'ONU. AP - Bebeto Matthews
Publicité

À une écrasante majorité, l’Assemblée générale des Nations unies a appelé mardi 12 décembre à un cessez-le-feu humanitaire dans la bande de Gaza. Dans le détail, raconte le Sueddeteusche Zeitung, « 153 pays ont voté en faveur de [cette] résolution, (…) 10 pays ont voté contre, et 23 se sont abstenus, dont l’Allemagne ». Surtout, pour la première fois depuis le début de la guerre, Joe Biden a critiqué le gouvernement de Benyamin Netanyahu, car il s’oppose à une solution à deux États. Or, « jusqu’à présent, Biden a exprimé ses critiques à l’égard du gouvernement israélien avec beaucoup plus de prudence ». El Pais approuve et grince : « les divergences entre les deux alliés sur la guerre à Gaza ont été révélées comme jamais auparavant. »

Joe Biden a aussi critiqué la stratégie militaire d’Israël. Pour le président américain, c’est à cause des bombardements indiscriminés, qui selon le Hamas ont fait plus de 18 000 morts, que l’État hébreu perd peu à peu ses soutiens. Le groupe armé palestinien a, croit savoir le New York Times, « préparé et exécuté une campagne d’une barbarie indicible, apparemment conçue pour rendre fou Israël, et le pousser à réagir sans penser » à la suite. « Et c’est exactement ce qu’Israël a fait » assène le quotidien.

À lire aussiÉtats-Unis et Israël, une alliance indéfectible?

Mais plus de deux mois après, des milliers de civils ont été blessés, ou tués. Et si le Hamas « ne s’en est pas soucié le moins du monde », tout en connaissant ces conséquences, « Israël doit s’en préoccuper. »

Le gouvernement inflexible de Netanyahu

Si Joe Biden a affiché une position plus ferme, c’est aussi le cas du Premier ministre israélien qui a, note El Pais, « publié une déclaration sans précédent dans laquelle il reconnaissait ouvertement, pour la première fois, des "désaccords" avec Washington concernant le fameux ‘jour d’après’. »

Quant aux diplomates israéliens, ils ne semblent pas prêts à nuancer leur position pour l’instant. La résolution de l’ONU « n’est pas contraignante », rappelle le Sueddeutesche Zeitung et, d’ores et déjà, « l’ambassadeur israélien à l’ONU (…) a annoncé dans un discours devant l’instance que son pays ne respecterait pas la résolution » appelant à un cessez-le-feu, car une telle mesure « ne signifierait rien d’autre que le maintien du Hamas. »

Attention toutefois, les jours de cette position pourraient être comptés. « En coulisses, analyse Ha’aretz, une équipe gouvernementale emmenée par les principaux lieutenants de Netanyahu (…) sont déjà en train de définir comment exactement l’Autorité palestinienne finira par prendre le pouvoir à Gaza ». De toute manière, insiste le journal, « Netanyahu sait bien que, quel que soit le gouvernement israélien en place au moment venu, il n’aura d’autre choix que d’accepter le plan américain ».

Israël perd ses soutiens, l’Ukraine essaie de conserver les siens

En déplacement hier aux États-Unis, le président Volodymyr Zelensky a demandé, d’urgence, plus d’aide pour combattre la Russie. Peine perdue, soupire le Wall Street Journal : malgré la réception « empathique » du Congrès, le chef d’État « n’est pas parvenu à briser le blocage autour (…) du programme de financement » qu’il réclamait. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé de démontrer « que Vladimir Poutine représente une menace, pas seulement pour les Européens, mais aussi pour les gouvernements démocratiques qui tentent de résister aux dictateurs. »

Cependant, la relation entre le président ukrainien et le président américain est désormais un « champ de mines institutionnel » estime Le Soir, « embourbé », renchérit le Wall Street Journal, dans les problèmes de politique intérieure américaine.  

Derrière le débat sur l’Ukraine, l’opposition entre démocrates et républicains

En fait, la question de l’aide en Ukraine « reflète un Washington divisé ». « Les Républicains, rappelle le Washington Post, bloquent une demande de financements supplémentaires, en partie pour faire passer le paquet de réformes sur l’immigration » qu’ils défendent.

Pour les républicains, accuse le New York Times, « les défis [de Zelensky] ne sont pas la priorité ». Désormais utilisé comme une forme de monnaie d’échange politique, le conflit et ses « mérites » ne sont « plus du tout au centre de ce débat. »

À lire aussiAnne-Claire Legendre: «Le conflit au Proche-Orient ne détourne pas notre soutien à l'Ukraine»

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 03:48
  • 04:09
  • 04:06
  • 03:52
  • 03:53