Revue de presse internationale

À la Une: l’Équateur en état de guerre…

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Équateur

Un homme cagoulé pointe une arme sur le présentateur de télévision équatorien José Luis Calderon alors qu'il était en ondes à l'intérieur de la chaîne de télévision TC d'Équateur, à Guayaquil, en Équateur, le 9 janvier 2024, dans cette capture d'écran d'une vidéo.
Un homme cagoulé pointe une arme sur le présentateur de télévision équatorien José Luis Calderon alors qu'il était en ondes à l'intérieur de la chaîne de télévision TC d'Équateur, à Guayaquil, en Équateur, le 9 janvier 2024, dans cette capture d'écran d'une vidéo. via REUTERS - COURTESY TC
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Toutes les institutions du pays font bloc pour contrer les narcotrafiquants. En première ligne : le président équatorien Daniel Noboa qui a déclaré la guerre aux bandes criminelles qui terrorisent l’Équateur. Il a le plein soutien de son gouvernement et du Parlement.

« Il est vital, commente El Universo à Quito, que le président appelle tous les secteurs à unir leurs forces pour rétablir la paix dans notre pays. Il faut soutenir le travail des Forces Armées et de la police et il faut aussi soutenir le chef de l’État dans un combat qui nous concerne tous. »

En effet, souligne The Guardian à Londres, « les gangsters ont déclenché une vague de terreur après les propos très fermes du président Daniel Noboa en réponse à la récente évasion du chef du gang le plus dangereux du pays, Adolfo Macías, alias Fito. » Avec notamment, avant-hier, la prise d’otages en direct des journalistes et des cameramen d’un studio d’une chaîne de télévision de Guayaquil, la plus grande ville d’Équateur.

Plaque-tournante du trafic de cocaïne

« L’Équateur en guerre contre lui-même », soupire Le Temps à Genève. « Une prise d’otages en direct à la télévision, suivie par des millions de spectateurs terrorisés ; plusieurs attaques armées, y compris contre une université ; des morts et des corps calcinés. »

Pourtant, « jusqu’à récemment, relève le quotidien suisse, l’Équateur bénéficiait de l’image d’une sorte de havre de paix paisiblement niché dans les Andes. Cette image d’Epinal est pourtant bien loin, comme le montre ce déferlement de violence, amplifié encore par les fausses nouvelles, les angoisses et les instrumentalisations politiques diffusées sur les réseaux. Les cartels de la drogue ont depuis longtemps étendu leurs activités, transformant la ville côtière de Guayaquil en l’un des principaux centres de distribution de la cocaïne produite en Colombie ou au Pérou. Le marché ne cesse de prospérer, en Europe, aux États-Unis, en Asie… La violence qui l’accompagne fait de même. »

Psychose…

Résultat, pointe Le Soir à Bruxelles, l’Équateur vit dans la peur… Notamment « dans la ville portuaire de Guayaquil, où les groupes criminels sont tout-puissants, le chef de la police a indiqué que les violences (de ces derniers jours) ont fait huit morts et trois blessés. (…) Dans le grand port, plongé dans la psychose, de nombreux établissements hôteliers et restaurants ont fermé leurs portes au public, tandis que des véhicules de l’armée patrouillaient dans les rues. Dans la capitale Quito, gagnée par la peur, poursuit Le Soir, magasins et centres commerciaux fermaient également prématurément. Dans la soirée, le ministère de l’Éducation a ordonné la fermeture provisoire de toutes les écoles du pays. Les forces de sécurité ont de leur côté diffusé des images fortes de leurs interventions depuis dimanche dans divers pénitenciers, montrant des centaines de détenus en sous-vêtements, mains sur la tête et allongés sans ménagement sur le sol. »

Fito, le narco…

Libération à Paris brosse le portrait du tristement célèbre Fito, chef de l’un des gangs criminels les plus puissants d’Équateur, Los Choneros.

Fito qui s’est donc évadé dimanche de la prison Litoral de Guayaquil. « Fito est un homme mystérieux, relate le journal. Rares sont les informations qui filtrent à son sujet, si ce n’est son humble passé de chauffeur de taxi et sa capacité de nuisance qui pousse le gouvernement équatorien à le décrire comme un « criminel aux caractéristiques extrêmement dangereuses ». (…) Depuis sa geôle, l’homme n’avait rien perdu de son influence. (…) Ces derniers mois, rapporte Libération, son nom a fait la une de la presse nationale après l’assassinat début août de l’un des principaux candidats à l’élection présidentielle. Fernando Villavicencio, ancien journaliste et parlementaire abattu par un tueur à gages colombien, avait fait état peu avant son exécution de menaces de mort de la part du chef des Choneros. »

Sur les réseaux sociaux, relève encore Libération, Los Choneros se présentent comme des bienfaiteurs, des sortes de Robin des Bois, avec des clips vidéo vantant le trafic de drogue. En ligne, ils menacent les journalistes et, sur des rythmes de musique urbaine, lancent des avertissements aux autres gangs rivaux. « Choneros, nous sommes des lions. Avec l’oncle Fito contrôlant le quartier, nous sommes les patrons », dit ainsi l’une des nombreuses chansons postées par le gang sur Internet.

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