
« Nous sommes en juillet 2024 et l’armée russe est aux portes de Kiev » : voilà le scénario cauchemardesque décrit par le Times à Londres. Le Times qui poursuit : « Si seulement l’Occident avait écouté et fait davantage lorsque les courageux Ukrainiens appelaient à l’aide, cela aurait pu faire la différence. »
Juillet 2024, donc, « tandis que les alliés se chamaillent et que les États-Unis finissent par fournir 60 milliards de dollars supplémentaires d’aide, les troupes de Poutine franchissent les lignes au sud et à l’est. Les forces ukrainiennes en retraite ne peuvent que ralentir leur progression. Les Russes se rapprochent de la capitale et une nouvelle vague de réfugiés fuit l’Ukraine pour se mettre à l’abri des bombardements incessants ».
Vers un effondrement des forces ukrainiennes ?
C’est une fiction mais « ce scénario est envisagé par les décideurs politiques occidentaux, pointe le Times. En effet, sans une nouvelle assistance militaire américaine, les forces terrestres ukrainiennes pourraient ne pas être en mesure de tenir le coup face à une armée russe implacable ». Et « les événements actuels forcent Londres, Washington, Paris et Bruxelles à planifier l’effondrement catastrophique des forces ukrainiennes privées des armes et des munitions dont elles ont besoin ».
Alors, s’interroge le quotidien britannique, « les alliés enverraient-ils des troupes pour défendre Kiev ? Le président Macron a clairement senti le danger et tente d’orienter l’Occident vers une approche plus musclée en évoquant l’envoi de troupes terrestres. D’autres pays, comme l’Allemagne, s’y opposent fermement ».
Et le Times de hausser le ton : « Quand comprendra-t-on que la paix pour les populations européennes n’est garantie que par la force ? Quand l’Ukraine tombera et que Poutine se mettra à menacer les pays baltes, la Pologne, la Finlande, la Suède ou la Norvège ? »
La Russie monte en puissance
Depuis ces derniers jours, les bombardements russes se sont intensifiés sur l’Ukraine et ciblent en priorité les installations énergétiques. C’est ce que constate notamment Le Temps à Genève : « Hier, le Ministère ukrainien de l’Énergie faisait "tout son possible pour rétablir l’électricité" dans toute l’Ukraine. La situation est "très difficile", reconnaissait-il. (…) La centrale hydroélectrique de Zaporijjia, la plus grande du pays, est à l’arrêt. Au total, les frappes ont privé de courant un million et demi d’habitants dans huit régions. Environ 200 000 personnes connaissent encore des coupures ponctuelles. (…) Ce week-end, des importations d’urgence d’électricité depuis la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie ont permis d’éviter le pire. (…) Le président Volodymyr Zelensky a lancé un appel solennel à ses alliés. » Notamment les États-Unis, où l’aide promise à Kiev est toujours bloquée.
Justement, pointe le New York Times, « les Russes intensifient en ce moment leurs opérations d’influence sur internet pour faire dérailler le financement militaire de l’Ukraine ».Et pour favoriser aux États-Unis les discours de ceux qui s’opposent sur les réseaux sociaux à l’aide à l’Ukraine ou qui appellent au retrait des États-Unis de l’Otan et d’autres alliances. Une campagne de désinformation menée par Moscou donc, et dont le but pourrait, à terme, être de soutenir la campagne de Donald Trump, « sceptique à l’égard de l’aide à l’Ukraine ».
Durcissement
Pour Le Figaro à Paris, « la période n’a sans doute jamais été aussi dangereuse et incertaine depuis l’invasion de l’Ukraine. Les signaux d’un durcissement du régime russe, en effet, se multiplient depuis la reconduction entachée de fraudes de Vladimir Poutine au Kremlin, qui donne une énergie nouvelle et décuplée au président russe. (…) Parce qu’elle a basculé rapidement dans l’économie de guerre, l’industrie militaire russe tourne aujourd’hui à plein régime, constate le journal, tandis que les usines européennes ont à peine accéléré les cadences et que les forces ukrainiennes manquent d’hommes et de munitions ».
Qui plus est, poursuit Le Figaro, « la manière dont le FSB accuse les Occidentaux d’avoir "facilité" l’attentat de Moscou laisse aussi présager une intensification du conflit avec l’Occident et particulièrement avec l’Europe. À Paris, on craint notamment que les cyberattaques menées par la Russie, jusque-là réalisées par des groupes criminels ou semi-criminels, prennent un caractère militaire et étatique ».
Et Le Figaro de conclure : « Dans cette année de tous les dangers, si l’Ukraine joue sa survie, l’Union européenne, qui entend la guerre frapper à ses portes pour la première fois depuis plusieurs décennies, joue son avenir. »
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