Revue de presse internationale

À la Une: l’ancien président haïtien Michel Martelly sanctionné par les États-Unis

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Le président haïtien Michel Martelly, le 12 janvier 2015 à Titanyen, au nord de Port-au-Prince.
Le président haïtien Michel Martelly, le 12 janvier 2015 à Titanyen, au nord de Port-au-Prince. REUTERS/Marie Arago
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Michel Martelly, qui a été président de 2011 à 2016 et qui réside aujourd’hui à Miami, est accusé, écrit Gazette Haïti, d’avoir abusé de son pouvoir pour faciliter le trafic de cocaïne « en collaboration avec des trafiquants haïtiens, contribuant à l’essor des gangs armés qui sèment la terreur dans le pays ». Un rôle « important et déstabilisant dans la perpétuation de la crise », qu’il a joué « avec d’autres membres des élites corrompues », écrit dans son communiqué le Trésor américain – repris par Le Nouvelliste.

Aujourd’hui, explique Gazette Haïti, « les États-Unis, en coopération avec leurs partenaires internationaux, cherchent à démanteler les réseaux criminels qui alimentent la violence en Haïti ». Et de fait, l’an dernier, un groupe d’experts de l’ONU avait accusé l’ancien président d’utiliser les gangs pour chercher à étendre son influence, rappelle le Miami Herald. Et même, selon des sources des enquêteurs, d’avoir créé un de ces groupes armés, Base 257.

Par le passé, Washington a déjà pris des sanctions contre des chefs de gangs et des politiciens haïtiens. Mais Michel Martelly est la personnalité la plus importante, écrit le New York Times, à apparaître publiquement sur une liste de sanctions américaines – il avait déjà été sanctionné en 2022 par le Canada. La nouvelle, écrit le Miami Herald, a fait l’effet d’une bombe politique en Haïti : le Premier ministre Garry Conille a immédiatement organisé une réunion d’urgence de son cabinet.

Pour autant, rappelle le quotidien de Floride, Michel Martelly a déjà été accusé de trafic de drogue : en 2010, lorsqu’il était candidat à la présidence, après le tremblement de terre. Mais, explique le Miami Herald, « à l’époque, les États-Unis, qui s’étaient lassés du président René Préval, soutenaient Martelly, et ont forcé Préval à retirer son candidat Jude Célestin. L’élection controversée et la crise politique qui s'est ensuivi sont largement vues comme le point de départ de la crise actuelle ». Aujourd'hui, les sanctions du Trésor qui visent Michel Martelly interdisent aux institutions financières américaines toute transaction avec lui, et gèlent ses actifs sous juridiction américaine.

« Yes she can »

Aux États-Unis, deuxième jour de la convention démocrate à Chicago. Et le couple Obama a « électrisé » les démocrates avec ses discours, titre le Washington Post : le couple a affirmé que « le même sentiment d'excitation et d'espoir qui a caractérisé leur propre ascension à la Maison-Blanche entourait maintenant Kamala Harris ». Barack Obama a enchanté le public en reprenant ses slogans les plus connus, raconte Politico, transformant son célèbre « Yes, we can » (oui, nous le pouvons) en « Yes, she can » (oui, elle le peut), en référence à Kamala Harris.

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La candidate démocrate qui, raconte le New York Times, était à 130 kilomètres de là, en meeting à Milwaukee. D’abord, c'était une démonstration de force que de tenir deux rassemblements aussi grands en même temps. Ensuite, c’était un pied de nez à Donald Trump : elle est montée sur scène dans l'arène où, le mois dernier, il a accepté l'investiture républicaine. Enfin, et surtout, Milwaukee, c’est la plus grande ville d'un État clé, le Wisconsin, dont, explique Politico, le fantôme hante les démocrates : en 2016, Hillary Clinton a perdu de justesse cet État, où elle n’avait pas fait campagne : « une grave erreur que Kamala Harris ne veut pas répéter ».

L’ancienne secrétaire d’un camp de concentration nazi condamnée

En Allemagne, la Cour fédérale de justice confirme en appel le jugement contre l’ancienne secrétaire d’un camp de concentration, le camp de concentration de Stutthof, aujourd’hui la ville polonaise de Gdansk. Irmgard Furchner, 99 ans, a été reconnue coupable de complicité dans le meurtre de plus de 10 000 personnes. Elle a été condamnée à deux ans de prison avec sursis, écrit Die Welt, qui précise : le cas était particulièrement controversé, car elle n’avait, pour autant qu’on sache, jamais commis de violence de sa propre main sur un détenu du camp. Et « l’opinion qui prévalait jusqu’alors dans la jurisprudence fédérale », c’est qu’« une participation manuelle à des actes de meurtre était une condition préalable à une condamnation pour complicité de meurtre  ».

Opinion révisée par le jugement de première instance : « l’activité prouvée dans un camp d’extermination nazi est considérée comme suffisante pour une condamnation pour complicité de meurtre ». Hier, la Cour fédérale de justice l’a précisé une nouvelle fois. Et c’est important, écrit le Süddeutsche Zeitung : « un camp de concentration était une affaire hautement bureaucratique, à l’efficacité dévastatrice de laquelle contribuaient tous ceux qui faisaient tourner la machine à tuer ». Lorsque Irmgard Furchner « recopiait les ordres du jour pour les marches de la mort ou qu’elle commandait du Zyklon B, elle devenait un maillon d’une chaîne de causalité mortelle ».

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