Revue de presse internationale

À la Une: la France plongée dans l’inconnu

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Le Premier ministre Michel Barnier quitte la salle après avoir prononcé un discours lors du débat précédant les votes de défiance à l'Assemblée nationale à Paris le 4 décembre 2024
Le Premier ministre Michel Barnier quitte la salle après avoir prononcé un discours lors du débat précédant les votes de défiance à l'Assemblée nationale à Paris le 4 décembre 2024 © Michel Euler / AP
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« Un désastre » : c’est ainsi qu’El Pais à Madrid qualifie la situation politique en France après la chute hier soir du gouvernement Barnier. C’est l’impasse sur le plan politique. Et « pendant ce temps, la situation continue de se dégrader, pointe le quotidien espagnol, la dette est colossale (elle dépasse les mille milliards d'euros), le climat social est une poudrière, les revendications des agriculteurs, des fonctionnaires, des retraités et des salariés s’amplifient. Personne ne peut garantir que l’édifice institutionnel et politique résistera à la pression conjuguée de l’extrême droite, principale force qui rassemble à elle seule 11 millions d’électeurs, et d’un régime politique aussi branlant qu’imprévisible. L’échec d’Emmanuel Macron est retentissant ».

« Le Macronisme est mort », renchérit le Corriere Della Sera à Rome. « Parce que l’alliance rouge-brun entre les deux populismes opposés a gagné, relève le quotidien italien. (…) Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, l’extrême gauche et l’extrême droite ont voté ensemble. Pourtant, ce ne seront pas Le Pen et Mélenchon qui résoudront l’effondrement du pouvoir d’achat, l’affaiblissement de la classe moyenne, et l’incapacité de l’Europe face aux guerres à ses frontières ».

Vers une grande coalition ?

Désormais, « la France est à la renverse », soupire Le Figaro à Paris. « La politique se confine dans des négociations catégorielles et des combinaisons lilliputiennes. C’est donc à l’Élysée de trouver le moyen d’équilibrer un peu ce qui est instable, estime le quotidien conservateur. D’abord, ne pas procrastiner pendant des semaines, mais nommer en quelques jours un nouveau Premier ministre ». Et « le pays étant évidemment à droite, il ne faut surtout pas un Premier ministre venant de la gauche ».

Justement et maintenant ? Il faut « une grande coalition, seule issue au chaos français », affirme Le Soir à Bruxelles. Une « grande coalition entre les forces de gouvernement, de la droite à la gauche. Cela supposerait que le Parti socialiste se détache des Insoumis. Est-ce si dur ? »,s’exclame le quotidien belge. « Ce qui les unit encore n’a rien de noble : c’est la peur, s’ils n’ont pas de candidat commun, de perdre des plumes aux municipales de 2026 et aux futures législatives en cas de nouvelle dissolution. À un moment, l’histoire commande d’avoir la tête haute ».

Marine le Pen en position de force ?

Quant à Marine Le Pen, « elle semble vouloir se mettre en position de force », pointe le New York Times. « Elle veut déclencher une élection présidentielle ».

Pas sûr qu’elle tire les marrons du feu, rétorque Libération à Paris : « en votant la censure, la cheffe du Rassemblement national revient à ses premières amours antisystème et risque de perdre les électeurs indécis ou les électeurs de droite déçus par LR, sensibles à l’image respectable qu’elle cherche à se forger depuis des années. Dans un contexte international déjà extrêmement préoccupant, conclut Libération, précipiter à la veille des fêtes de fin d’année le pays dans une nouvelle période d’incertitudes politique, économique et financière, risque aussi d’être très impopulaire. Et de laisser des traces ».

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