Revue de presse internationale

À la Une: quelques avancées à la réunion sur l’Ukraine à Washington, malgré le brouillard

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Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le lundi 18 août 2025, à Washington.
Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le lundi 18 août 2025, à Washington. © AP / Julia Demaree Nikhinson
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« L’accélération diplomatique est indéniable, relève Le Monde à Paris, mais le risque d’une sortie de route, élevé. Washington a été le théâtre, hier, d’une réunion peu commune, improvisée en un week-end, entre les principaux dirigeants européens, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et Donald Trump. L’unité affichée à la Maison Blanche, les amabilités échangées devant les caméras pour combler l’hôte vaniteux et imprévisible, qui se rêve en faiseur de paix en Ukraine comme ailleurs, ont conduit à une promesse de prolongation de cet effort. »

Alors quelle est la prochaine étape ? Une rencontre Vladimir Poutine-Volodymyr Zelensky ? Donald Trump en a fait l’annonce lundi. Toutefois, tempère Die Welt à Berlin, il reste beaucoup d’inconnues. Où se tiendrait cette réunion ? « Budapest et Genève ont été évoquées dans les cercles diplomatiques. Mais surtout, aucune date n’a été fixée, pointe le quotidien allemand. Le chancelier Merz a bien indiqué que la rencontre aurait lieu dans les deux prochaines semaines, mais aucune confirmation n’a été fournie dans l’immédiat. »

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Des concessions territoriales ?

Qu’en est-il de la question des territoires ? La réunion de lundi n’a pas permis de « désamorcer l’obstacle qui pourrait tout faire capoter, relève La Repubblica à Rome : le désaccord sur les territoires occupés, qui resteront aux mains de la Russie. (…) Les discussions peuvent s’effondrer comme un château de cartes à tout moment. La raison en est la demande provocatrice de [Vladimir] Poutine d’obtenir de [Volodymyr] Zelensky le contrôle non seulement des 20 % des territoires ukrainiens occupés, mais aussi du reste de la province de Donetsk, toujours aux mains de Kiev. Si [Volodymyr] Zelensky acceptait, ce serait une capitulation humiliante. »

Reste que les Russes sont en position de force sur le plan militaire. Interrogé par Le Devoir à Montréal, Dmitry Gorenburg, chercheur à l’Université de Harvard, rappelle que « la Russie a annexé la péninsule de Crimée en 2014. Elle contrôle 88 % de la région du Donbass et les trois quarts des oblasts de Kherson et de Zaporijjia. En vertu de la situation actuelle sur le champ de bataille, je pense qu’il est impossible d’obtenir un cessez-le-feu sans que l’Ukraine cède les territoires contrôlés par la Russie », affirme le chercheur.

Et c’est ce que sous-entend le Washington Post avec cette phrase : « Les détails d’un accord difficile avec l’Ukraine se précisent. Il ne s’agirait pas d’une paix juste, affirme le quotidien américain. Elle refléterait simplement les réalités du champ de bataille. »

Quelles garanties de sécurité ?

Un point positif à l’issue de cette réunion, note pour sa part le Wall Street Journal : « Trump s’est montré réaliste sur la sécurité (future) de l’Ukraine. Pour la première fois, il a affirmé que les États-Unis aideraient l’Europe en lui fournissant des garanties de sécurité. »

« La formule avait été proposée par l’Italie il y a plusieurs mois, précise Le Figaro à Paris. Dans les milieux militaires, on ignore encore à quoi elle pourrait ressembler concrètement. Mais l’idée était considérée comme inenvisageable par Washington il y a (encore) quelque temps. Les Européens vont prendre leur part du fardeau, s’est tout de même félicité Donald Trump. »

Concrètement, pointe le Wall Street Journal, « pour qu’une telle promesse de sécurité soit crédible, les États-Unis devront s’impliquer de manière plus que symbolique. Il s’agirait au minimum d’un échange de renseignements, peut-être d’un plus grand nombre d’avions déployés dans la région, et d’une aide au réarmement de l’Ukraine et à la construction de l’armée de Kiev. »

Finalement, « Zelensky peut-il faire confiance à Trump, s’interroge le New York Times. Le destin de l’Ukraine en dépend. Le président Trump n’a offert que de vagues garanties de sécurité à l’Ukraine dans le cas où celle-ci accepterait de conclure un accord avec la Russie. » Et on connait le tempérament de Trump, pointe encore le New York Times, ses voltefaces permanentes sur l’Ukraine, mais aussi sur d’autres crises : « dans un éclair de lucidité hier, il a toutefois reconnu que la guerre en Ukraine – qu’il avait promis de régler en 24 heures - était plus difficile et complexe à résoudre qu’il ne l’avait prévu ».

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