À la Une: Gaza toujours sous la coupe du Hamas
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Selon le plan de paix américain, le groupe palestinien Hamas devrait à terme « démanteler » ses armes et « ne plus jouer aucun rôle » dans la gouvernance de Gaza. On en est encore loin.
« Le Hamas conserve la mainmise sur Gaza, constate Le Monde à Paris. Lundi, les hommes de la branche armée du Hamas étaient bien là. La tête cachée par une cagoule et une casquette noire, fusil pointé vers le ciel d’une main, l’autre occupée à canaliser la foule rassemblée à Khan Younès, ils ont encadré l’accueil des quelque 2 000 détenus palestiniens libérés par Israël dans la première phase du cessez-le-feu, qui doit mettre fin à 24 mois d’une offensive qui a transformé la bande de Gaza en champ de ruines. Longtemps restés invisibles, donnant l’impression d’un vide total du pouvoir à Gaza, les cadres du mouvement islamiste prouvent qu’ils sont toujours aux commandes, pointe encore Le Monde, et capables de coordonner le processus complexe d’échanges de prisonniers. »
Règlements de comptes
Qui plus est, souligne le Washington Post, « le Hamas a peut-être cessé de combattre Israël, mais il a lancé une nouvelle campagne violente pour reprendre le contrôle des familles et des milices locales qui avaient contesté son pouvoir durant les deux dernières années de guerre. Que ce soit en menant des raids armés à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, ou en procédant à des exécutions publiques plus au nord, dans la ville de Gaza, le Hamas tente d’envoyer un message clair : après des mois passés à se cacher des tirs israéliens, le groupe militant est de retour comme la seule autorité visible dans la bande de Gaza. »
Commentaire du Figaro à Paris : « alors qu’à Charm el-Cheikh, les gouvernements du monde entier tentent de dessiner un futur pour l’enclave sans le Hamas, le groupe armé donne sa réponse de la plus cruelle des manières : il règne sur Gaza. »
Toujours le fracas des armes
En fait, souligne La Repubblica à Rome, « les tirs à Gaza n’ont jamais vraiment cessé. Le Hamas fait usage de ses armes, les Israéliens aussi. Le groupe islamiste a (donc) engagé une confrontation sanglante avec des clans et des familles rivales, qui aurait déjà fait plus de 40 morts. Et de son côté, Tsahal cible non seulement des militants, mais aussi des civils, par des tirs d’artillerie et des frappes de drones. D’après les Nations-Unies, depuis le 10 octobre, au moins 15 Palestiniens ont été tués par balles dans des zones proches des troupes israéliennes, qui contrôlent encore plus de 50 % de la bande de Gaza. »
Des corps d’otages introuvables
Et le ton monte entre les autorités israéliennes et le mouvement islamiste à propos de la restitution des corps d’otages israéliens. C’est ce que constate notamment le Guardian à Londres : « le Hamas annonce que les restes de tous les otages israéliens décédés qu’il a pu récupérer ont été restitués et qu’il aurait besoin d’équipements spécialisé pour retrouver d’autres corps dans les ruines de Gaza. Et de son côté, Israël continue d’exiger la restitution de tous les corps et menace de reprendre les combats si les termes du cessez-le-feu ne sont pas respectés. »
En effet, prévient le Jerusalem Post, « le cessez-le-feu prévoyait le rapatriement intégral des corps. Si le Hamas tergiverse, fait obstruction ou s’y conforme partiellement, Israël devra définir une politique claire alliant l’insistance sur la remise intégrale des corps aux conséquences d’un retard. Il ne s’agit pas d’une formalité. Il s’agit d’une question d’honneur national, liée à la promesse que “personne ne sera laissé pour compte“, même dans la mort. »
Questions
Et pendant ce temps, les Gazaouis attendent. « L’après de Gaza est insoutenable, soupire L’Orient-Le Jour à Beyrouth. On ne peut pas regarder l’ampleur de ce désastre sans avoir les larmes aux yeux. Par où commencer ? Comment vivre sans ceux qui sont partis. Comment dormir quand l’horreur attend le sommeil pour ressurgir (…) Même si les pétrodollars tombent en pluie sur la langue de terre assoiffée, combien de temps faudra-t-il pour la remettre sur pied, pour qu’une vie tant soit peu normale s’y développe ? Que fera la population entre-temps ? Ressasser sa souffrance ? Attendre la becquée des aides internationales ? Comment et à quelles conditions les Gazaouis pourront-ils reconstruire leurs villes perdues ? », s’interroge encore le quotidien libanais. « Leur donnera-t-on du béton et du fer ? Seront-ils autorisés à rebâtir sur les lopins démolis ? »
Autant de questions toujours sans réponse.
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