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À la Une: la libération des otages israéliens

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Les gens réagissent alors qu'ils se rassemblent pour regarder la retransmission en direct de la libération des otages israéliens à Gaza, sur une place connue sous le nom de « place des otages » à Tel Aviv, en Israël, le lundi 13 octobre 2025.
Les gens réagissent alors qu'ils se rassemblent pour regarder la retransmission en direct de la libération des otages israéliens à Gaza, sur une place connue sous le nom de « place des otages » à Tel Aviv, en Israël, le lundi 13 octobre 2025. © AP - Oded Balilty
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« Le jour longtemps imaginé, mais rarement cru possible, est enfin arrivé », souffle le Jerusalem Post. Mais « il a fallu, regrette le journal, tant de temps, tant de vies perdues ». Après plus de deux ans de guerre entre le Hamas et Israël, la libération des otages toujours détenus dans la bande de Gaza a été suivie en direct, par de nombreux médias, sur les continents américain et européen, jusqu’en Australie. Et, bien évidemment, du côté des médias locaux, qui témoignent de l'état d'esprit des Israéliens. « Il y a de la joie, résume un billet publié par The Times of Israel. La vie retrouvée, les familles réunies, un souffle collectif que nous avons trop longtemps retenu. Et il y a des larmes : pour les longs mois de peur, pour ceux qui ne sont pas rentrés chez eux, pour les cicatrices que chacun porte en lui ».

The Times of Israel qui partage les « préparatifs de dernière minute » de Roni et Alma, deux petites filles aux cheveux tressés qui viennent de boucler leur valise, prêtes à retrouver leur père, capturé par le Hamas, le 7 octobre 2023. D'autres, en revanche, attendent le rapatriement des dépouilles, comme Udi Goren qui espère retrouver le corps de son cousin. « Depuis deux ans, on nous annonce sa mort, précise-t-il auprès du quotidien britannique The TimesMais nous n'avons aucune preuve. Beaucoup de familles d'otages assassinées ressentent une lueur d'espoir. Des familles ont vu des vidéos du meurtre de leur proche. Et elles n'y croient toujours pas. Il y a un besoin, un besoin humain, de certitude, de savoir que ça y est, maintenant il faut l'accepter ».

« Pourquoi maintenant ? »

Dans les colonnes du New York Times, l'ancienne administration américaine sous Joe Biden défend ses efforts, et assure que « beaucoup de choses » ont changé depuis la nouvelle mandature : la mort de Yahya Sinwar « a plongé le Hamas dans une crise de leadership » ; « la pression militaire israélienne s'est intensifiée à mesure que les réserves de munitions du Hamas s'épuisaient ». Et puis « la tentative israélienne, rappelle le New York Times, d'assassiner les négociateurs du Hamas au Qatar, a à la fois irrité Donald Trump et l'a réveillé ». « Il a compris ce que Netanyahu ignorait : la guerre infligeait d’immenses dommages diplomatiques et une "victoire totale" à Gaza était impossible sans tuer les otages, sacrifier des soldats et blesser les civils derrière lesquels se cache le Hamas. Il a bien mieux compris, poursuit le journal new-yorkais, l’opinion publique israélienne que le gouvernement : 80% des Israéliens étaient favorables au rapatriement des otages, même au prix de la fin de la guerre ».

C'est la raison pour laquelle « les Israéliens célèbrent Trump comme une superstar », titre le Süddeutsche Zeitung en Allemagne. Le correspondant du journal à Tel-Aviv raconte comment l'équipe du président américain – son émissaire Steve Witkoff et son gendre Jared Kushner – a été acclamée samedi soir, sur la place des Otages, par un demi-million d'Israéliens. « Leur héros n'est pas Netanyahu, mais Trump, le négociateur, le pacificateur », présent en Israël ce lundi 13 octobre, avant de coprésider, en Egypte, un sommet pour la paix à Gaza. Une conférence de Charm el-Cheikh qui « ne devrait pas régler les questions politiques de fond autour de l’avenir de Gaza », selon L'Orient-Le Jour, mais qui « servira de test crucial pour mesurer la solidité du cessez-le-feu, et la viabilité du pari diplomatique de Donald Trump ».

Il faut désormais se tourner vers la suite

« Tout cela n’est qu’un show, les gens veulent être optimistes. En réalité, ils sont terrifiés », s'inquiète un Israélien cité par Le Figaro. « La libération des otages n’est que la première phase du plan Trump, rappelle le journal français. La seconde phase de l’accord s’annonce plus complexe à mettre en œuvre »En attendant, « la bataille de Netanyahu autour du récit commence », grince Haaretz. Alors que s'ouvre une année électorale, le quotidien israélien, critique vis-à-vis du gouvernement, estime que le Premier ministre laissera entendre, ce lundi matin devant le parlement israélien, qu'il a « résisté héroïquement aux pressions intérieures et extérieures ». « Mais la pression américaine, souligne Haaretz, ne lui a laissé d'autre choix que de céder ».

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