
« La discrétion est de mise, mais l’inquiétude, voire la consternation, sont palpables, relève Le Monde à Paris. Si les dirigeants européens cherchent à ne pas braquer Donald Trump, ils entendent profiter de leurs prochaines rencontres, demain à Bruxelles, puis après-demain à Londres, pour tenter de faire front, encore et encore, dernière l’Ukraine, de nouveau mise en demeure par le président américain d’accepter une négociation avec la Russie de Vladimir Poutine. (…)
Ces dernières semaines, rappelle Le Monde, Kiev et les capitales européennes ont voulu croire au changement de ton du président américain, un temps plus critique à l’égard de la Russie. Ils espéraient, à défaut de nouvelles sanctions de Washington contre Moscou, un geste de soutien militaire envers l’Ukraine, avec la livraison de missiles Tomahawk. Il n’en a rien été. Au contraire, Donald Trump a semblé faire une nouvelle volte-face, à la suite de son dernier coup de fil, jeudi dernier, avec Vladimir Poutine. Il aurait insisté dès le lendemain pour que Volodymyr Zelensky accepte de céder l’ensemble du Donbass, comme l’exige toujours le maître du Kremlin, y compris les territoires qui sont encore sous contrôle ukrainien. Une ligne rouge pour Kiev ».
Comprend-il cette guerre ?
En fait, analyse le Süddeutsche Zeitung à Munich, « pour Trump, la guerre en Ukraine est avant tout une affaire commerciale ; il néglige complètement la dimension géostratégique dramatique de ce conflit. Il est tout à fait possible que Trump croie qu’après avoir apporté la paix à Gaza, il apportera également la paix en Ukraine. Mais pour instaurer la paix, il faut comprendre la guerre à laquelle on est confronté. Il faut savoir qui a intérêt à poursuivre le combat et qui veut l’arrêter. Tout comme il faut savoir quels ingrédients se combinent pour faire cuite un biscuit. Trump, lui, manipule sans discernement la farine et le sucre ».
Mettre encore la pression !
Seule solution pour le Washington Post : il faut continuer à mettre la pression sur la Russie. « Les républicains au Congrès devraient faire avancer leur projet de loi sur les sanctions, qu’ils avaient accepté de suspendre en attendant le sommet de Budapest. Trump peut également remettre sur la table les Tomahawks, ainsi que les missiles allemands Taurus, et voir ce qui se passe ».
D’autant, poursuit le Post, que « l’offensive estivale russe a clairement échoué. The Economist estime qu’au rythme actuel, il faudrait à la Russie jusqu’en juin 2030 pour s’emparer de tous les territoires qu’elle a annexés sur le papier. Chaque mois qui passe, le bilan humain s’alourdit. À un moment donné, cela pourrait se traduire par une instabilité intérieure pour Poutine. L’accord disponible – quelques territoires pour la Russie et de solides garanties de sécurité pour l’Ukraine – restera l’issue finale la plus probable, quelle que soit la date de fin de la guerre. Secouer davantage la Russie pourrait ramener Poutine à la raison ».
Sarkozy emprisonné : superflu ou nécessaire ?
À la Une également : l’incarcération de Nicolas Sarkozy, avec encore de nombreux commentaires dans la presse européenne…
« Pourquoi la prison ? », s’interroge la Repubblica à Rome.
« Soyons clairs : les crimes pour lesquels il a été condamné sont extrêmement graves ; et, finalement, la justice l’a reconnu coupable d’association de malfaiteurs pour avoir permis à ses collaborateurs de solliciter des fonds illégaux auprès du régime de Mouammar Kadhafi afin de financer sa campagne présidentielle de 2007. Il ne s’agit donc pas ici de débattre de sa culpabilité ou de son innocence. Mais on peut émettre des doutes quant à la justesse de la peine prononcée, estime le quotidien italien. (…) La sanction morale inhérente à sa condamnation et l’état d’innocuité dans lequel Nicolas Sarkozy se trouve aujourd’hui ne rendent-elles pas superflue la peine de prison ? »
Non, rétorque le Guardian à Londres : « aucun citoyen n’est au-dessus des lois. (…) En condamnant Nicolas Sarkozy et en ordonnant le début immédiat de sa peine de prison, la juge a déclaré avoir pris en compte à la fois la gravité exceptionnelle des infractions et leur caractère “susceptible de porter atteinte à la confiance des citoyens“. (…) Les tentatives de l’ancien président français et de ses partisans de discréditer le processus juridique par lequel il a été condamné sont, estime encore le quotidien britannique, irresponsables et injustifiées ».
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