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Procès des attentats du 13 novembre 2015: quelles stratégies de défense pour les accusés?

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Le procès des attentats du 13 novembre 2015 se poursuit devant la cour d'assises spéciale de Paris. Après les témoignages des survivants et des familles de victimes, l'heure est aux interrogatoires des accusés. Si vingt personnes sont jugées, seuls quatorze accusés sont présents et trois comparaissent libres. Comment se dessinent les stratégies de défense des uns et des autres. Laura Martel et Nathanael Vittrant sont en charge de la justice à RFI. Ils suivent avec attention les débats. 

Croquis d'audience montrant Mohamed Abrini et Salah Abdeslam le 27 janvier 2022 au Palais de justice de Paris.
Croquis d'audience montrant Mohamed Abrini et Salah Abdeslam le 27 janvier 2022 au Palais de justice de Paris. © BENOIT PEYRUCQ / AFP
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Dans ce nouvel épisode de Témoins d'actu, Laura Martel commence par préciser que les accusés sont pour le moment interrogés sur la période antérieure à août 2015. La cour d'assises s'intéresse au basculement ou non des accusés dans la radicalité. 

L'audience deSalah Abdeslam, le seul rescapé du commando des attaques était très attendue. Mutique pendant l'enquête, il a finalement décidé de répondre aux questions de la cour. « Il y a une vraie évolution explique Laura, en tout début de procès, il avait eu une attitude assez véhémente et provocatrice ». « Cette fois-ci poursuit Nathanael Vittrant, il a expliqué que s'il a pris la parole, c'est qu'il voulait répondre à certaines des parties civiles. Il a même dit qu'il avait été touché par certains témoignages ».

Même si ces propos restent contradictoires, Salah Abdeslam n'est pas le seul à avouer avoir été touché par les paroles des survivants des attaques et des familles de victimes. C'est le cas notamment de Sofien Ayari, un des membres présumés de la cellule : « Il se disait que ça ne servait à rien de parler et il a changé d'avis en pointant directement le témoignage d'une des parties civiles. Cette dame qui ressemblait à ma mère, je me suis dit que je lui devais ça ».

D'autres en revanche, ont décidé de se taire totalement. Osama Krayem notamment, « Il a fait passer une note à son avocat en disant qu'en voyant le déroulé des débats, il avait perdu espoir et quelles que soient les explications qu'il donnerait, cela ne changerait rien à la décision de la cour ».

Lors d'un précédent épisode de Témoins d'actu, on s'interrogeait avec Laura Martel sur la façon de restituer le plus fidèlement possible la parole des victimes sans se laisser submerger par l'émotion. À la question de savoir si c'est ou non plus facile lors des interrogatoires des accusés, Laura répond : « L'émotion n'est pas absente quand on écoute la parole des accusés parce que l'on est face à des êtres humains et si l'on est moins porté à l'empathie, il y a des parcours de vie à prendre en compte et les proches de ces accusés peuvent être aussi extrêmement touchants». 

À écouter aussi : Ondes de choc 

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