Journaliste russe à RFI, Denis Strelkov était à Kiev au début de la guerre en Ukraine
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La guerre en Ukraine entre dans sa deuxième semaine. Les rédactions de Radio France internationale restent mobilisées pour suivre les événements. De retour de Kiev, la capitale ukrainienne, Denis Strelkov, journaliste au sein de la rédaction en russe de RFI, raconte et donne son sentiment de reporter russe sur les premières heures de cette invasion.
Dans cet épisode de Témoins d'actu, Denis Strelkov explique qu'il est arrivé à Kiev, en avion, deux jours avant le début de la guerre. Sa nationalité russe a rendu son passage des contrôles aux frontières très compliqué. « Depuis un bon moment déjà, cela n'est pas facile de rentrer en Ukraine avec un passeport russe. Même si j'étais parfaitement en règle, à la frontière, ils ont pensé que j'étais peut-être un agent russe. Après une nuit dans une zone spéciale de l'aéroport, ils ont compris que je ne travaillais pas pour la Russie. »
Le lendemain, 24 février 2022, Vladimir Poutine annonce à la télévision qu'il a ordonné une opération spéciale sur le territoire ukrainien. Dans un premier temps, c'est la stupeur qui s'empare de Denis : « Je me suis dit : "Mais comment je me suis retrouvé à Kiev, le jour du début d'une guerre sans précédent ?". Puis, j'ai commencé à entendre les sirènes ». Denis Strelkov raconte aussi que les propriétaires de l'hôtel, dans lequel il était logé avec d'autres journalistes, sont partis. Ils leur ont laissé les clés, leur ont indiqué où étaient les réserves d'eau et l'abri sous-terrain et leur ont dit : « Bon courage ».
Dès ces premières heures de guerre, Denis commence ses interventions sur RFI pour raconter ce qui se passe à Kiev. Très vite aussi, il pense à sa sécurité : « Même si nous sommes journalistes, un des premiers réflexes, c'est de penser sécurité. Et avec mon passeport russe, cela devenait extrêmement difficile pour moi de bouger dans la ville. »
Notre reporter raconte aussi qu'il a été très marqué par « l'union sacrée » des Ukrainiens : « Avant la guerre, plusieurs personnes que j'ai rencontrées m'ont dit que jamais elles ne prendraient les armes. Mais après la déclaration de Vladimir Poutine, elles sont prêtes à aller jusqu'au bout pour défendre leur pays. Même ceux qui ne soutenaient pas forcément le président Volodymyr Zelensky sont désormais derrière lui ».
Denis conclut : « Pour moi, il ne sera peut-être plus possible de retourner en Russie. J'ai vu ce qui s'est passé et contrairement à ce que dit Vladimir Poutine, ce n'est pas une "opération militaire", c'est bien une vraie guerre et j'espère que cela ne va pas devenir une guerre mondiale ».
► Retrouvez ici tous les contenus de RFI sur la guerre en Ukraine.
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