Forum de Davos: l'édition 2022 a-t-elle été le constat d'un monde qui change?

Le forum de Davos vient de s'achever. Une édition 2022 moins médiatisée que les précédentes, mais attendue après deux ans d'interruption liée au Covid-19. L'élite économique réunit sans les Russes, pour cause de guerre en Ukraine, et avec très peu de représentants chinois. Un rendez-vous marqué par les nombreuses menaces qui pèsent sur l’économie mondiale. De retour de Davos, Mounia Daoudi, cheffe du service économie de RFI, est l'invitée de Témoins d'actu. 

Table ronde au Forum économique mondial 2022 à Davos. © REUTERS

Dans cet épisode de Témoins d'actu, Mounia Daoudi commence par expliquer le changement de calendrier du Forum économique mondial : « D'ordinaire, Davos ouvre l'année économique en janvier. Plusieurs rapports paraissent en début d'année, notamment celui sur les risques globaux ou encore celui sur les inégalités dans le monde et ils donnent le pouls de ce qui nous attend. Cette année, nous étions au mois de mai et surtout au milieu d'une crise qui a fait perdre ses repères à tout le monde ». 

L'autre changement concerne les nombreuses absences à commencer par les Russes, bannis à cause de la guerre en Ukraine : « Il faut savoir que d'ordinaire, ce sont eux qui créent l'ambiance. Leurs soirées étaient les plus courues. Les oligarques russes donnaient leurs réceptions à la Maison de la Russie, en plein cœur de Davos, et ce lieu a été aujourd'hui récupéré par les Ukrainiens qui l'ont baptisé la Maison des crimes de guerre russes. Ils ont installé un grand écran sur lequel défilent des photos de toutes les exactions commises actuellement en Ukraine ». 

Les représentants chinois étaient eux très peu nombreux en raison du Covid-19 et du confinement à Shangaï. « C'est dommage, on aurait aimé les entendre puisqu'une partie des crises que nous traversons aujourd'hui, comme celle des chaînes d'approvisionnement de certaines matières premières ou de composants électroniques concerne la Chine ». 

Cette année, les participants ont travaillé sur toutes les crises que nous traversons et elles sont nombreuses : « Elles sont imbriquées les unes dans les autres. Il y a la crise de l’inflation que tout le monde a pu remarquer dans son pouvoir d’achat. On a aussi beaucoup parlé de la crise de l’énergie, directement liée à la guerre en Ukraine. La crise alimentaire a également été au cœur des débats et les participants ont été alarmistes ».

Mounia Daoudi termine sur une note plus positive, avec une annonce faite par le géant pharmaceutique Pfizer : « Il a annoncé qu’il allait ouvrir sa pharmacie aux pays les plus pauvres en offrant à prix coûtant ces vaccins et certains médicaments anti-viraux. Cela va concerner 45 pays soit à terme, un milliard deux cent mille personnes qui vont pouvoir se soigner à moindre coût et ça, c’est une bonne nouvelle ».

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