En manque de soldats, l’Australie crée sa légion étrangère
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Face à la pénurie de recrues, l'armée australienne va ouvrir ses portes à des ressortissants étrangers. Le ministre de la Défense parle d'une mesure « indispensable » qui doit entrer en vigueur dès le mois de juillet.
Il y a urgence : les casernes sont vides. D'après les chiffres officiels, plus de 4 400 postes restent vacants dans les rangs de l'armée. Or, face au degré d’ingérence étrangère, en particulier chinoise, qu’affronte l’Australie, un trou de cette taille dans la raquette n'est plus possible. Le ministère de la Défense se fixe un objectif très ambitieux, disposer en 2040 d'une force de 80 000 soldats, contre à peine 60 000 aujourd'hui, soit plus de 20 000 embauches en l'espace d'une quinzaine d'années.
Le raisonnement du gouvernement australien, c’est qu’un bond aussi massif est irréalisable sans l’apport progressif de recrues étrangères. On parle dans un premier temps de recruter 350 personnes par an par le biais de cette voie internationale. Qui est concerné ? Pour l'instant, les alliés de l'Australie : au 1ᵉʳ juillet, le dispositif s'ouvre aux Néo-Zélandais, et à partir de janvier 2025, aux Américains, aux Britanniques et aux Canadiens. Autrement dit, Canberra tend la main à des pays anglo-saxons et qu’elle connaît très bien, puisque ces cinq États (Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Canada, États-Unis) forment les « Five Eyes », sorte de club informel du monde anglophone qui met en commun le travail de ses agences de renseignement.
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Les conditions d’entrée ne sont pas aussi strictes qu’on pourrait le penser. Les postulants doivent avoir le permis de résidence permanente en Australie et avoir vécu sur le sol australien au minimum une année avant de se porter volontaires. Deux critères supplémentaires : ne pas avoir servi au sein d'une autre force militaire dans les deux ans qui précèdent et, surtout, être éligible à la nationalité australienne. L'idée, c'est que ces recrues deviennent australiennes le plus vite possible. Après leur entrée en service actif, elles pourront engager le processus de naturalisation au bout de seulement 90 jours.
Pour l'instant, cette « légion étrangère » se cantonne aux voisins et alliés de l'Australie, mais en fonction du succès du dispositif, l’Australie n’exclut pas à l’avenir de l’ouvrir à d’autres pays, avec bien sûr des contrôles plus rigoureux en fonction de l'origine des candidats. Les moyens sont là : le gouvernement a mis 23 milliards d'euros sur la table pour gonfler les effectifs de l'armée d'ici à 2040.
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