À la Une en Asie

Australie: une solution verte pour le transport maritime

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La Une en Asie, se tourne aujourd’hui vers l’Australie, où les travaux d’un océanographe et mathématicien pourraient permettre au secteur du transport maritime, rouage essentiel de l’économie mondiale, mais qui dégage plus d’un milliard de tonnes de CO2 par an, de réduire significativement sa consommation de carburant, et ce faisant, son empreinte carbone. Alors comment ? En exploitant une source d’énergie énorme, inépuisable et actuellement très peu utilisée, les courants marins… 

Image satellite prise à l'est des Etats-Unis du Gulf Stream, courant chaud qui remonte vers le nord.
Image satellite prise à l'est des Etats-Unis du Gulf Stream, courant chaud qui remonte vers le nord. Planet Observer / Universal Images Group/Getty Images
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Avec notre correspondant à Sydney, Grégory Plesse

Avant de parler de la technologie développée par ce scientifique australien, il faut rappeler que celle-ci n’aurait pas pu voir le jour sans la France...

Pour être plus précis, sans la France et les États-Unis, puisqu’en décembre 2022, la Nasa et le Centre National d’Études spatiales ont lancé un nouveau satellite, le Swot, qui depuis, transmet des informations et des images d’une précision sans précédent sur la surface des océans… Grâce à ces informations, on peut établir une cartographie très précise des grands courants marins, comme par exemple le Gulf Stream qui traverse l’Atlantique nord, mais aussi de courants de taille beaucoup plus modeste et qui sont aussi plus imprévisibles, les tourbillons océaniques... Et comme le souligne Shane Keating, de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud, c’est vraiment une avancée majeure. « C’est ce qui est vraiment révolutionnaire pour la communauté océanographique, parce qu’on peut désormais établir des prévisions beaucoup plus précises sur les mouvements de l’océan au cours des 24 prochaines heures ». Et donc Shane Keating, qui est à la fois mathématicien et océanographe, il a compilé ces informations dans un algorithme, qu’il présente comme un genre de Google Maps des Océans.

Mais concrètement ça fonctionne comment ? 

Actuellement, les navires choisissent systématiquement le trajet le plus court entre deux ports, même si sur cet itinéraire, il y a parfois des courants contraires. Shane Keating propose lui d’y ajouter quelques déviations, pour éviter de naviguer à contre-courant, mais aussi pour se faire porter par ceux qui sont favorables. Un peu, selon lui, à la manière du plus célèbre des plombiers… « Dans Super Mario, il y a des plateformes mouvantes, sur lesquelles on peut sauter pour avancer, mais il faut avoir le bon timing, et en redescendre avant qu’elles repartent dans la direction opposée. Et bien c’est pareil avec les courants océaniques, on veut s’en servir quand ils vous poussent dans la bonne direction, puis s’en détacher avant qu’ils vous emportent au mauvais endroit ». 

Il a donc effectué quelques tests, et les résultats sont très prometteurs. « On a fait des tests sur différents types de cargos, des ferries de croisière, des bateaux de pêche, et on peut ainsi économiser entre 5 et 25% de carburant, en fonction de l’itinéraire. Et vous réduisez également vos émissions, de 15-20-25% ».

Et ces économies de carburant, le secteur du transport maritime y a évidemment tout intérêt, tout comme d’ailleurs à réduire ses émissions, puisqu’il s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050… 

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