L'Australie envisage l’évacuation des îles Cocos en raison de la montée des eaux
Publié le :
La Une en Asie pousse aujourd’hui jusqu’en Océanie, plus précisément dans les îles Cocos, un archipel corallien situé dans l’océan Indien, à environ 2000km au nord-ouest de l’Australie, à laquelle ces îles peuplées essentiellement d’habitants de langue malaise, sont rattachées depuis 1984. Des îles paradisiaques, mais que ses quelque 600 habitants pourraient devoir quitter définitivement dans les prochaines années…

Avec notre correspondant à Sydney, Grégory Plesse
Les îles Cocos menacées par la montée des eaux : une évacuation envisagée ?
C’est la proposition formulée dans un rapport conjoint du gouvernement fédéral et de l’État d’Australie-Occidentale, un rapport sur la gestion et l’adaptation aux risques côtiers et qui considère que l’évacuation, au cours des 10 à 50 prochaines années, de la population des îles Cocos était « l’option la plus fiable pour protéger les vies d’une façon respectueuse sur le plan social, économique et environnemental ». Cette évacuation totale concerne plus précisément Home Island, l’une des deux îles sur les 27 que compte cet archipel à être peuplée, car l’altitude y est particulièrement faible et que sa protection est jugée trop coûteuse. D’ailleurs, elle est déjà fréquemment frappée par des inondations, il faut dire que le point le plus élevé ne culmine qu’à 5 mètres d’altitude..
Et la situation risque encore de s’aggraver puisque par rapport au début des années 1990, l’élévation du niveau de l’océan Indien devrait y atteindre 18cm d’ici à 2030, et 44cm d’ici à 2070. Dans ces conditions, il y a encore des parties de l’île où on aurait pied, mais en revanche, à la moindre inondation de grande ampleur, toutes les habitations y seraient submergées.
Comment la population locale a réagi quand ce rapport a été rendu public ?
Très très mal ! Pour Frank Mills, qui représente la population des îles Cocos, c’est tout simplement la pire décision qu’ait jamais prise le gouvernement. Il déplore en particulier le fait que ce rapport fasse le choix d’investir massivement pour préserver certaines installations militaires considérées comme critiques… Ainsi l’année dernière plus de 500 millions de dollars ont été alloués pour moderniser la piste aérienne de West Island, l’île la plus peuplée de l’archipel, afin notamment de lui permettre d’accueillir, d’ici à 2027, des avions dédiés à la surveillance des sous-marins. Mais dans le même temps, pas un centime n’est prévu pour mieux protéger Home Island, où accessoirement la totalité de la population est d’origine malaise, alors que sur West Island, la majorité de la population est australienne, blanche… Qui plus est, rien n’est dit dans ce rapport sur la destination des habitants de ces îles, s’ils devaient bel et bien être évacués.
Ça n’est pas le cas pour l’instant, il ne s’agit à ce stade que d’une proposition, soumise jusqu’en avril prochain à consultation publique. Elle pourrait donc être amendée, voire carrément abandonnée, même si malheureusement, la submersion des îles Cocos apparaît, elle, inéluctable…
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne