On l’identifie souvent comme une chanteuse française, mais Dalida est née Yolanda Gigliotti, dans un quartier populaire du Caire, le 17 janvier 1933, au sein d’une famille d’immigrés italiens. Elle garda toute sa vie, un attachement viscéral à l’Égypte où elle commença et acheva sa carrière comme actrice. Celle qui fut également la première artiste à faire entrer des sonorités arabisantes dans les foyers français grâce à sa chanson « Salma ya Salama », chanta en arabe, et se produisit toute sa vie dans les pays orientaux.

Elle aurait pu devenir une actrice égyptienne. Jeune fille, dans un Caire cosmopolite où elle vient d’être élue Miss Ondine (l’équivalent de Miss Égypte) Dalida, qui s’appelle encore Yolanda, rêve de jouer au cinéma. Elle est très belle et ressemble un peu —en brune, à son idole de l’époque, l’actrice hollywoodienne Rita Hayworth.
On lui propose d’être sa doublure dans un film qu’elle doit tourner prochainement aux pieds des pyramides, Joseph et ses frères. Elle apparaît aussi dans Le masque de Toutankhamon, réalisé par Marc de Gastyne en 1954. Elle y joue une espionne. Mais c’est surtout dans Cigara wa kass, Un verre et une cigarette du réalisateur égyptien Niazi Mostafa, qu’elle a son premier rôle, en 1955. Habillée comme son idole là aussi, elle y joue Mademoiselle Yolanda, une jeune infirmière italienne qui vampe son patron, un médecin marié, sous le nez de sa femme, jouée par la danseuse et actrice égyptienne Samia Gamal... Une star immense que Yolanda adore.
Il faut dire qu’à cette époque « Nilwood » comme on appelle l’industrie cinématographique égyptienne fonctionne à plein régime. Les films musicaux égyptiens s’exportent dans tout le Moyen-Orient, tandis qu’en Amérique et en Europe, la terre des pharaons, promesse de mystères et d’aventure, fait rêver. Mais pour Dalida, c’est à Paris qu’il faut faire carrière.
Elle y parviendra, mais ne coupera jamais avec sa terre natale où elle chantera à de nombreuses reprises. Elle fut même la seule chanteuse « occidentale » autorisée à se produire au cinéma Kasr el Nil, une salle mythique où se produisait Oum Kalthoum. Elle chanta en arabe, « Salma ya Salama » qui fut l’un de ses plus grands succès, mais aussi notamment « Helwa ya Baladi », qui en 2011, fut l’un des hymnes des jeunes épris de liberté des Printemps arabes.
Enfin, elle revint au cinéma, pour tourner dans Le Sixième jour (Al Yawm al sadis). Un film dramatique égyptien, réalisé par Youssef Chahine en 1986. Bien loin des robes à paillettes et des strass auxquels elle avait habitué ses admirateurs, elle y joue le rôle de Saddika. Une femme du peuple, qui vit seule avec son mari paralysé, dans le Caire des années quarante où sévit une terrible épidémie de choléra. Un film bouleversant pour lequel elle était revenue vivre en Égypte.
Avec Orlando, frère et producteur historique de Dalida.

Pour aller plus loin :
- Dalida, la femme de cœur, Jeff Barnel (éditions du Rocher)
- Dalida en Égypte, Jacqueline Jondot (Orients éditions).
En images
Programmation musicale :
- Abdel Halim Hafez Ahwak (Je t’aime)
- Rita Hayworth, Put the Blame on mame
- Dalida, Salma ya Salama (versian arabe)
- Dalida, Helwa ya Baladi (Ô mon beau pays)
- Dalida, Aghani, Aghani (Les chansons, les chansons)
- Dalida, Akhsan nass (Les meilleures personnes)
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