Emmanuel Macron s’est rendu cette semaine au Liban, un pays en pleine crise après la terrible explosion qui a dévasté Beyrouth le 4 août dernier. Et c’est donc à Beyrouth que le chef de l’État français a choisi de faire sa rentrée diplomatique.

Le jour de la rentrée scolaire en France, Emmanuel Macron effectuait lui sa rentrée diplomatique à Beyrouth. Enfin, une rentrée pas tout à fait, puisque le président avait déjà interrompu ses vacances le 6 août pour se rendre dans la capitale libanaise tout de suite après l’explosion sur le port. Une initiative spectaculaire organisée dans l’urgence, au cœur de l’été et qui avait marqué les esprits. Alors, pour que ce déplacement n’apparaisse pas juste comme un coup de communication, Emmanuel Macron est retourné au Liban.
Le président avait promis aux Libanais de ne pas les « lâcher », il a donc tenu sa promesse
Emmanuel Macron l’a bien rappelé en expliquant qu’il voulait « mettre la pression » sur les dirigeants libanais que la population rend responsables de la catastrophe. Le président français a donné de sa personne pendant 24 heures pour montrer qu’il pouvait peser et aider à construire une solution. Et il a obtenu une promesse des responsables libanais, celle de former un gouvernement sous 15 jours. Une sorte de petit exploit sur lequel le président a insisté en rappelant que d’habitude dans ce pays, cela peut prendre « entre 5 et 11 mois », selon ses mots.
Pourquoi une telle implication du président français ?
Emmanuel Macron joue d’abord une carte diplomatique. Le Liban, c’est un pays stratégique avec lequel la France entretient un lien historique. De nombreux Libanais vivent d’ailleurs en France. Il a donc voulu en étant le premier dirigeant à se rendre au Liban après le drame conforter cette influence. Et en y retournant, il a marqué sa volonté d’endosser le rôle d’intermédiaire, de coordonnateur des actions, notamment avec la communauté internationale, d’adopter une sorte de leadership de l’action multilatérale. Bref, il a saisi l’opportunité du moment et d’une actualité dramatique pour mettre en avant sa diplomatie basée sur les valeurs et les principes défendues par la France : souveraineté et démocratie.
Et il a fait ensuite la même chose en Irak, à Bagdad où il s’est rendu dans la foulée et a été le premier chef d’État à rencontrer le nouveau Premier ministre pour lui dire que la France était là pour l’aider à lutter contre le terrorisme islamiste et les tentatives d’ingérence de ses grands voisins. Une manière aussi de parler aux Français, de leur montrer son volontarisme et son ambition pour la France, de continuer à construire son image de leader sur la scène internationale.
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