La Chine fait flamber les prix des produits agricoles
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La Chine fait actuellement preuve de boulimie sur le marché des céréales. Blé, orge, maïs et soja, Pékin achète à tout va et dans des proportions inédites à ce jour. Résultat, les cours s'envolent depuis plusieurs mois.

Pour les analystes du secteur, comme le cabinet Agritel, c'est inédit. La demande chinoise en céréales est tout bonnement stupéfiante. Si pour le soja l'appétit chinois est traditionnel, Pékin achetant en moyenne 60% de la production mondiale, en revanche pour le blé, l'orge et le maïs la situation est nouvelle.
À titre d'exemple, la Chine d'ordinaire quasi-autosuffisante en maïs devrait acquérir vingt millions de tonnes cette année. Les experts sont perplexes sur cette attitude, et en sont réduits à des hypothèses en raison de l'opacité du système chinois. Pékin anticipe peut-être une aggravation de la crise sanitaire mondiale qui viendrait freiner les approvisionnements. Elle tenterait aussi de remplir des stocks mis à mal en début d'année. Autre facteur explicatif, la Chine reconstitue à vitesse grand V son cheptel porcin décimé par la fièvre il y a deux ans, et elle a donc besoin d'aliments pour bétail.
Toujours est-il que les effets sont là, depuis plusieurs mois les prix sont à la hausse. Ceux du maïs et du blé ont été soutenus par les conditions climatiques qui ont prévalu en Europe et en Amérique jusqu'à ces dernières semaines. Les sécheresses et autres déficits hydriques ont en effet réduit les volumes de production qui restent cependant confortables.
Parmi les facteurs soutenant les prix, il y a aussi l'attitude des producteurs russes de blé. Beaucoup auraient préféré stocker une partie de leur récolte plutôt que de la vendre, en raison d'un rouble affaibli par la crise pétrolière. Quoi qu'il en soit, le marché des céréales n'est pas menacé de pénurie, loin de là. Les prix du blé sont à la hausse, mais ils restent dans la moyenne des quinze dernières années.
Cependant pour les gros acheteurs comme l'Egypte ou l'Algérie, un blé plus cher n'est pas une bonne nouvelle. Surtout en période de ralentissement économique et de baisse du pouvoir d'achat.
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