La Russie est-elle en train de se convertir au café ? Le pays a longtemps préféré les feuilles de thé aux grains de café, mais depuis dix ans la consommation d’expresso, capuccino et autres lattes n’a cessé de grimper, en particulier dans les grandes villes. Résultat en 2019, la Russie a importé davantage de café que de thé.

C’est un chiffre qui a fait sensation lorsqu’il a été rendu public au printemps dernier : pour la première fois en Russie, les ventes de café ont dépassé celles de thé : 180 000 tonnes de café vendu en 2019, contre 140 000 tonnes de thé. Du jamais vu dans un pays où le thé est considéré comme une boisson nationale – alors même qu’il est importé d’Inde, du Sri Lanka ou du Kenya. En Russie, l’image du Samovar et des tasses de thé brûlant que l’on boit à toute heure de la journée fait partie du folklore national. Et pourtant, depuis une décennie, le café est en train de s’imposer dans les esprits et dans les tasses. Et tandis que la consommation de thé est orientée à la baisse, celle de café ne cesse de grimper. Selon les chiffres cités par l’agence TASS, la consommation de café a doublé en Russie au cours des années 2010. Et l’histoire ne fait que commencer ! Car, malgré cette progression fulgurante, les Russes restent de « petits » consommateurs lorsque l’on compare avec d’autres pays. En moyenne, selon des chiffres cités par le journal Kommersant ils boivent 21 litres par an contre une centaine pour les Américains et 200 pour les Finlandais, qui sont les plus gros buveurs de café au monde.
Engouement dans les grandes villes
Les Russes boivent de plus en plus de café, et ils le font différemment ! Après avoir plébiscité durant des années le café instantané, les amateurs découvrent – en tous cas dans les grandes villes, les délices de l’expresso, du latte ou du cappuccino. Et, à Moscou comme à Saint-Pétersbourg, une multitude de cafés se sont ouverts pour surfer sur cet engouement. Les Russes ont peut-être besoin de se rattraper, car ils ont longtemps été privés de café de qualité : à l’époque soviétique, ils devaient bien souvent se contenter de chicorée, ou d’ersatz de café sans grande saveur. Aujourd’hui, le café en Russie véhicule donc une image branchée, d’ouverture sur le monde extérieur.
Pour autant, le thé a encore son mot à dire dans un pays où il reste incontournable. Et le coronavirus pourrait d’ailleurs ralentir quelque peu l’irrésistible ascension du café en Russie ! Car c’est à l’extérieur de chez eux, dans les restaurants ou les bars, que les Russes préfèrent boire le café. Et lorsqu’ils restent à la maison, comme ce fut le cas durant le confinement imposé au printemps dernier, c’est la bouilloire et les feuille de thé qui s’imposent de nouveau.
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