Un cauchemar vivant, c’est ainsi que le secrétaire général de l’Onu décrit la situation en Syrie, dix ans après les premières manifestations contre le régime de Bachar el-Assad. Dix ans après, la guerre a fait 400 000 morts, six millions de réfugiés et autant de déplacés et des millions de disparus, de détenus, et de torturés.
C’est par là que nous allons commencer cette émission spéciale d’Accents d’Europe consacrée à la guerre en Syrie. Nous parlerons, bien sûr, de tous les exilés qui ont demandé l’asile sur le continent, de l’échec diplomatique de l’Europe, et de la Russie qui a profité du conflit pour revenir au centre de l’échiquier international
En Allemagne, le procès des tortionnaires du régime
En Allemagne, c’est l’heure des comptes pour les crimes commis par le régime du dictateur syrien. Pour la première fois, le 23 avril 2020, à Coblence, un membre des services secrets, réfugié en Allemagne, a été condamné à quatre ans et demi de prison pour complicités de crimes contre l’humanité à l’encontre de manifestants, arrêtés et torturés au début de la révolution. Un procès inédit qui se poursuit toujours contre le principal accusé : Anwar Raslan, homme-clé du système de tortures syrien et officier de haut-rang. Depuis Berlin, c’est le reportage de Julien Mechaussie.
La guerre en Syrie, d’un point de vue plus diplomatique et stratégique, c’est aussi un constat d’échec. Celui d’une impuissance européenne. Le bilan avec Juliette Rengeval.
S’il est un pays qui a tiré parti de l’internationalisation du conflit syrien, c’est bien la Russie. Soutien indéfectible du régime de Bachar el-Assad, et omniprésente encore aujourd’hui. On retrouve à Moscou Jean Cassez.
3,6 millions de réfugiés syriens en Turquie
Et les civils, premières victimes d’une guerre civile puis internationale. On compte aujourd’hui plus de six millions de réfugiés répartis entre le moyen Orient et l’Europe. Et c’est en Turquie, pays limitrophe qu’ils ont cherché une protection en premier. C’est là aussi qu’ils sont le plus nombreux, 3 millions 600 000, de loin le record mondial. Les autorités turques ont beau affirmer qu’ils vont repartir dans leur pays, rien n’est moins sûr. Voilà dix ans que des familles sont installées, que leurs enfants sont scolarisés, et ils imaginent plus leur futur en termes d’intégration que de retour au pays. Reportage à Istanbul où vivent un demi-million de syriens, signé Anne Andlauer.
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