Pourquoi les Britanniques comptent sur les Américains pour financer leur révolution verte
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Le Royaume-Uni cherche des fonds pour financer sa révolution verte. Une grande conférence des investisseurs étrangers est prévue aujourd'hui à Londres pour financer la transition énergétique.

Les grands fonds publics et privés étrangers sont invités à découvrir les innovations britanniques les plus performantes pour décarboner l’économie. Un grand raout sur le modèle de Choose France du président Macron. Les hôtes du président français ont eu droit aux ors de Versailles, ceux de Boris Johnson sont conviés ce mardi soir à un dîner avec la reine d'Angleterre. Auparavant ils découvriront entre autres le projet de la mini centrale nucléaire de Rolls Royce, ou encore le bus à hydrogène à double pont, déjà en circulation dans la ville pétrolière d’Aberdeen, en Ecosse. Quinze jours avant l’ouverture de la Cop 26, Boris Johnson voudrait présenter son pays en modèle de la transition énergétique, mais il a surtout urgemment besoin de trouver des financements pour concrétiser ces avancées.
Le Royaume-Uni doit trouver 50 milliards d’euros d’ici 2030 pour financer sa transition
Depuis novembre il a réuni environ 9 milliards d’euros. Un résultat honorable mais il faut maintenant accélérer la cadence pour tenir les promesses : l’élimination des émissions de carbone d’ici 2050. Les Britanniques voulaient avoir réduit 78% des émissions d'ici 2035, au rythme actuel, seulement un cinquième de cet objectif sera réalisé. Parmi les trouvailles dont s’enorgueillit le Royaume-Uni pour cette révolution verte, certains projets ont été développés grâce à des fonds européens. C'est le cas de la super hydrolienne de la start up Orbital. Elle utilise la force de la marée pour produire de l’électricité. Maintenant que les subsides de Bruxelles se sont évaporés, le Premier ministre cherche à séduire de nouveaux partenaires, bien au-delà des mers et des frontières européennes.
Boris Johnson compte notamment sur les fonds souverains des pays pétroliers pour financer cette révolution verte
Parmi les fonds du Golfe,. Mubadala, le fonds des Emirats Arabes Unis, a déjà promis 12 milliards d’euros. Londres espère séduire maintenant les Saoudiens. Pour les amadouer, le gouvernement a exercé des pressions amicales pour faciliter la vente du club de football de NewCastle au PIF, le Public Investment Fund de la pétromonarchie. La participation de ces fonds souverain, ou encore de celui de Singapour, est cruciale pour élargir l'horizon des Britanniques car le Global Britain vendu par Boris Johnson avant le Brexit apparait aujourd'hui bien chimérique. La Chine par exemple sera très peu représentée lors de ce sommet. Aucun contrat ne sera annoncé avec ce pays devenu indésirable outre-manche. Plus question de laisser les Chinois construire et financer les nouvelles centrales nucléaires ou encore le réseau 5G.
L'allié américain a primé sur la relation privilégiée que le Royaume-Uni voulait développer avec la Chine ?
Boris Johnson a eu beau déclaré hier lundi à nos confrères de Bloomberg que les investissements chinois sont toujours les bienvenus, mais dorénavant limités aux activités non stratégiques. Il peine à convaincre puisqu'il n'a pas défini ce que cette appellation recouvre. De fait, les investissements chinois outre-manche sont en net repli depuis que Huawei a été exclu de la 5G sous la pression américaine. Et le récent accord Aukus passé avec l'Australie et les Etats-Unis est clairement perçu comme un alignement des Britanniques sur les intérêts américains. Aujourd'hui à Londres le tiers des 200 hôtes conviés arrivent des Etats-Unis. Avec en vedette Bill Gates, les dirigeants des fonds BlackRock, BlackStone, et bien sûr ceux des grandes banques américaines comme Goldman Sachs et JP Morgan.
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