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Pourquoi Atos, géant français de l'informatique, cherche désespérément un sauveur

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Un nouveau rebondissement dans le sauvetage d’Atos. Et une nouvelle déconvenue : le consortium formé par David Layani avec sa société OnePoint pour reprendre le géant français de l’informatique a jeté l'éponge. Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky est à nouveau candidat.

Siège social de la société Atos à Bezons en France.
Siège social de la société Atos à Bezons en France. © commons.wikimedia.org
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Un sauvetage comme un feuilleton, avec son lot de coup de théâtre, et de fausses joies pour les 100 000 salariés du groupe. La saga pourrait virer au drame pour ce fleuron déchu du CAC 40 : sans solution viable avant la fin de l'été, ce sera le dépôt de bilan. Plombé par une dette proche des 5 milliards d'euros, avec une valeur boursière qui s'est effondrée, ce champion tricolore des services informatiques ne fait guère envie parmi les industriels. Airbus, fortement pressenti, s'est avancé deux fois pour finalement abandonner.

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Le mur de la dette

C'est alors que l'offre du petit poucet, David Layani, actionnaire minoritaire avec sa société OnePoint, est enfin prise au sérieux. OnePoint qui ne pèse que 500 millions d'euros, forme un attelage avec deux fonds. Mais une fois encore, le sauvetage échoue. Cette semaine, ses associés ont voulu revoir les conditions financières de la reprise. Le seul industriel qui regarde encore le dossier avec constance, c'est bien Daniel Kretinsky, spécialisé dans la sauvegarde des monuments en péril comme Casino en France ou la poste au Royaume-Uni.

Une option rejetée par les créanciers comme par les actionnaires

C’est la troisième fois qu’il soumet un projet. Jamais assez généreux aux yeux de ses interlocuteurs. La première fois, il a le soutien du dirigeant du groupe, mais on l’accuse de faire main basse sur les activités les plus prometteuses à peu de frais. La deuxième fois, son prix est jugé trop bas par les créanciers. Cette fois encore, les créanciers balaient sa candidature, ils ont déjà proposé une offre alternative à Atos. Ils se disent prêts à restructurer la dette et à assurer les besoins urgents en financement en se passant d'un industriel à leurs côtés. Ce n'est pas la première fois qu'une entreprise est reprise par ses créanciers. Encore faut-il trouver un capitaine et définir un cap pour remettre à flot une entreprise qui prend l'eau depuis plusieurs années. Sans parvenir à susciter un réel intérêt de la part de la classe politique.

Les activités stratégiques reprises par l’État

Sous la pression des militaires, relayés par les sénateurs, l'État a fini par se mobiliser pour mettre à l'abri les activités stratégiques, notamment les supercalculateurs indispensables pour la simulation des essais nucléaires. L'opération à 700 millions d'euros devait être bouclée hier. Dans la tourmente de la dissolution et d'une campagne des législatives hyper polarisée, le sujet parait aujourd'hui remisé au second plan. L'entreprise se concentre sur l'autre priorité du moment : les Jeux Olympiques. Atos est le partenaire informatique des Jeux depuis plus de vingt ans, le grand responsable de tous les maillons numériques de l'évènement, de la cybersécurité à la transmission des résultats. À partir du 26 juillet, quel que soit le sort de la société, elle sera le maître des horloges de la grande fête du sport célébrée à Paris.

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