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Abubakar Salim dénonce le côté obscur de Hollywood dans «Dead Take»

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Dead Take ne sort pas de nulle part puisqu’il a été créé par Abubakar Salim, également derrière le jeu afro fantaisiste Tales of Kenzera : Zau.

Image du jeu « Dead Take ».
Image du jeu « Dead Take ». © Surgent Studios
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J’ai contacté l’acteur et dirigeant de Surgent Studios pour mieux comprendre comment il est passé de Zau à Dead Take, un jeu d’horreur psychologique réaliste qui dénonce les dérives de l’industrie du cinéma. 

« Hollywood et mon expérience du monde du cinéma, bien qu'elles aient été plutôt heureuses et positives pour moi, ont également un côté incroyablement sombre. Surtout à l'heure actuelle, avec des gens comme Weinstein et P.Diddy, c'était un peu une façon de leur dire « allez vous faire voir ». C'est vous qui rendez ce milieu horrible. Je voulais mettre cela en lumière, mais en me mettant dans la peau d'un acteur qui est désespéré et prêt à tout pour réussir dans ce monde. »

Vous l’aurez compris, dans Dead Take, on joue le rôle d’un acteur Chase Lowry qui tente de retrouver son ami Vinny Monroe, également acteur mais récemment disparu. Après une soirée bien arrosée, Chase se réveille dans le manoir sombre d’un grand nom de l’industrie, où tout peut arriver. Il s’agit d’un jeu hyperréaliste à la première personne dont le but sera de trouver des indices pour retrouver son ami et s’échapper de ce manoir. L’ambiance est glaciale, et le réalisme du jeu est amplifié par le jeu d’acteur des personnages impliqués. Ils sont l’autre raison pour laquelle Salim souhaitait raconter cette histoire. 

« Je voulais créer un jeu dans lequel je pourrais faire jouer mes amis qui travaillent dans le domaine du jeu vidéo, mais en montrant leur nature réelle, en montrant ces acteurs tels qu'ils sont, ce qu'ils savent faire. Pas derrière un personnage, mais devant une caméra, en montrant leur visage et en les laissant jouer. Cela a été une grande source d'inspiration. » 

En effet, le casting est impressionnant avec des acteurs bien connus dans le milieu du doublage de personnages de jeux vidéo, mais beaucoup moins dans le cinéma. Tous se retrouvent non plus derrière un personnage, mais bien face à une caméra. Une performance cinématographique inédite, dans un jeu vidéo.

Et apparemment, l’industrie apprécie le projet ! Comme quoi beaucoup peuvent s’identifier à ce récit. Et quand je lui ai demandé pourquoi il a choisi d’en faire un jeu vidéo et non un film, voici ce qu’il m’a répondu : 

« Pour moi, il y a quelque chose de vraiment puissant dans le fait de mettre le joueur dans la peau des personnages. C'est quelque chose que je voulais vraiment faire. Plutôt que de vous raconter l'histoire de ce que cet acteur a vécu, je veux que vous en fassiez l'expérience et que vous vous y plongiez. »

En somme, Abubakar Salim n’est plus seulement un acteur qui s’est essayé aux jeux vidéo, c’est un storyteller, donc quelqu’un qui souhaite simplement raconter des histoires à travers différents médias. Il travaille déjà sur d’autres jeux, notamment Project Uso, qui proposera à priori un univers afro-futuriste qu’il préfère peaufiner en toute discrétion. Mais pour l’heure, ce dernier jeu Dead Take a été acclamé par les critiques avec un score de 8.5 sur 10 par Metacritic chez les joueurs. Et si vous souhaitez vous faire des frayeurs pour Halloween, comptez quatre heures de jeu pour Dead Take

À lire aussiTales of Kenzera: ZAU, le jeu qui fera enfin rayonner l'Afrique?

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