L’azote est un élément indispensable aux plantes. Présent à l’état naturel, on le retrouve sous forme d’engrais chimiques pour l’agriculture. Résultat : il y a trop d’azote aujourd’hui sur Terre, ce qui provoque des pollutions et met en danger la santé humaine, comme le dénonce Claude Aubert dans son livre Les apprentis sorciers de l’azote.

Elles vivent d'amour, d'eau fraîche, de soleil et d'azote. Pour les plantes, l'azote, c'est la vie. « L’azote est quantitativement le principal aliment des plantes, rappelle Claude Aubert, ingénieur agronome. Plus on met d’azote, plus la plante pousse et plus le rendement est élevé. »
L'azote représente 78% de l'atmosphère terrestre. Mais pour la plupart des plantes, c'est l'azote organique et l'azote minéral dans le sol qui comptent, transformés par le travail de bactéries. Mais avec la chimie moderne, au début du XXe siècle, on a su créer de l'azote de synthèse : de l'engrais, qui a révolutionné l'agriculture, avec des rendements spectaculaires qui nourrissent l'Humanité. Jusqu'à submerger la planète, comme le regrette Claude Aubert dans le livre qu'il vient de publier, Les apprentis sorciers de l'azote, la face cachée des engrais chimiques (éditions Terre vivante).
Deux fois trop d’azote sur la planète
« On en met beaucoup trop, et même beaucoup plus que les plantes n’en ont besoin, constate le militant de l’agriculture biologique. Les quantités d’azote chimique mises en circulation chaque année sont à peu près égales à celles qui naturellement existent dans le cycle d’azote naturel. On a donc doublé la quantité d’azote qui circule. Une partie de cet azote est bien utilisée par les plantes pour les faire pousser ; mais à peu près la moitié est en trop. Cet azote, soluble dans l’eau, va polluer les nappes phréatiques, par exemple. » Mais aussi les rivières. Mais encore l’atmosphère. Avec des effets sur la santé humaine.
Sous forme de protoxyde d’azote, c’est aussi un gaz à effet de serre dont on a pourtant peu parlé à la COP26, alors qu’il est 300 fois plus puissants que le dioxyde de carbone en termes de réchauffement climatique. L'azote peut aussi avoir des effets néfastes sur la biodiversité. « Les feuilles vont s’enrichir en azote, sous forme de nitrates ou d’acides aminés, précise Claude Aubert. Ce sont les formes dont les insectes, pucerons et autres, ont besoin. Donc plus la plante absorbe d’azote, plus les ravageurs vont se développer vite. Et comme il va y en avoir plus, il va falloir utiliser plus de pesticides. »
L'azote, source de vie pour les plantes, sème aussi la mort, à l'usine AZF de Toulouse en France et au port de Beyrouth au Liban, deux des plus graves explosions industrielles du XXIe siècle, provoquées par du nitrate d'ammonium. C'est ce qui se fait de mieux, ou de pire, comme engrais azoté.
Chez les vertébrés, il s'agit du requin du Groenland. Des chercheurs ont estimé l'âge d'une femelle morte dans des filets de pêche : elle avait presque 400 ans. Est-ce le froid qui conserve ? Son secret de longévité réside plutôt dans sa croissance très - très lente : le requin du Groenland ne grandit que d'un centimètre par an. Tout prend du temps chez cet animal des eaux polaires : il se déplace à la vitesse record de moins de 2 km/heure. Et il n'atteint la maturité sexuelle qu'à 150 ans. Quand nous mourons, ils sont encore des enfants.
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