C'est dans ta nature

Des plantes et des animaux jamais loin des humains

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Des centaines d'espèces végétales et animales sont anthropophiles : elles s'épanouissent au contact d'Homo sapiens qui, lui, apprécie généralement modérément cette cohabitation.

Comme beaucoup d'animaux, les moustiques sont anthropophiles.
Comme beaucoup d'animaux, les moustiques sont anthropophiles. © Shutterstock/mycteria
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Le moment fatal va arriver : un moustique, une femelle, va sucer le sang d'un humain pour nourrir ses larves. Les moustiques, comme de nombreux animaux et plantes, sont anthropophiles (et ce n'est pas un gros mot) : ils aiment vivre avec les humains, le contraire étant moins sûr... À tel point qu'une espèce préfère le sang humain à tout autre : Aedes aegypti, qui transmet la dengue ou la fièvre jaune. Chassé des zones rurales africaines par l'extrême sécheresse, il a trouvé en ville des points d'eau illimités où pondre ses petits. Une mutation génétique lui permet même de sentir, par ses antennes, la présence humaine.

Les animaux anthropophiles n'ont souvent pas très bonne réputation. La peur de l'étranger ? Ils rendent pourtant souvent bien service. Les rats des villes sont des éboueurs. Ils recyclent près de 300 000 tonnes de déchets par an à Paris. À la déchetterie, on fait des économies.

Déchets humains

Les corneilles aussi font le ménage. Et leur explosion démographique à Paris, au début des années 2000, est directement liée aux aléas de l'humanité : la mise en place des poubelles anti-attentats, transparentes et faciles à percer.

Le moineau domestique aime les maisons, d'où son nom. Parce que les trous dans les murs de pierre forment de parfaits nichoirs. Mais l'anthropophilie peut être un piège. En raison de la destruction des vieux immeubles parisiens, ou de leur rénovation, la population des moineaux s'est effondrée en 20 ans, moins 70%. Le crépi est l'ennemi des moineaux.

Il y a aussi des parasites anthropophiles, des champignons, comme la teigne qui préfère les humains aux autres animaux. Certaines plantes s'épanouissent aussi dans des lieux anthropisés.

L'ortie ou le buddleia, l'arbre à papillons, apprécient les activités humaines, surtout celles qui polluent bien. Ils prospèrent sur les friches industrielles, dans des sols surchargés d'azote ou de fer. La pâquerette aussi est anthropophile : increvable sur les pelouses. Elle aime qu'on la piétine - ça la renforce.

LA QUESTION DE LA SEMAINE

« Le changement de sexe, c'est dans la nature ? »

On ne parle pas ici de transsexualité, mais d'hermaphrodisme, particulièrement fréquent chez les poissons : 2% des espèces de poissons changent de sexe au cours de leur vie. Chez le poisson-clown (popularisé par le film Némo), à la mort de la femelle dominante, le plus gros mâle devient femelle pour prendre sa place. Le changement de sexe est toujours motivé par la reproduction. Un petit poisson des récifs coralliens, le gobie corail jaune, ne s'aventure jamais très loin, ce qui limite les rencontres. Il fera donc affaire avec le premier congénère croisé, et si besoin, l'un des deux changera de sexe pour former un couple hétérosexuel et pouvoir se reproduire. L'amour, c'est pas pour faire genre !

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