L’Espagne confrontée à l'une des pires sécheresses de son histoire récente
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Selon la COAG, le principal syndicat agricole d’Espagne, la sécheresse « asphyxie 80% des terres agricoles du pays ». L’Andalousie est parmi les régions les plus affectées. Des vagues de chaleurs exceptionnellement précoces s'abattent déjà sur cette région du sud. Les bassins de rétentions et lacs artificiels n'y sont remplis plus qu'au quart de leur capacité. Et, comme l’a pu constater notre envoyée spéciale, Pauline Gleize, les agriculteurs désespèrent.
« Je peux y mettre la main entière », s’exclame Juan Muñoz en glissant sa main dans l’une des profondes fissures qui morcellent le champ de betteraves de son voisin. Lui-même cultivateur, il se désole devant le plant qu'il vient d'arracher. « Regardez ! Cette betterave devrait faire 1kg. Mais là elle ne pèse pas plus que 40 grammes. Et ça, ça ne se récolte pas ». Sur ces terres agricoles autrefois fertiles autour du village El Trobal, à 40 km au sud de Séville, règne aujourd’hui la désolation. Comme les betteraves, les tournesols sont en piteux état. « Sur ces champs rien ne poussera », prédit Juan Muñoz qui a constaté un autre signe inquiétant : les animaux ont déserté « D’habitude, il y a toujours plein d'oiseaux, de canards ici. Quand il y a du riz, du tournesol, ils viennent se servir. Mais là, il n'y a rien, donc les oiseaux ne viennent pas manger ici ».
Juan Muñoz préside aussi la Comunidad de Regantes de las Marismas del Guadalquivir (Association d’irrigation des Marais du Guadalquivir). Face aux sécheresses de plus en plus fréquentes et de plus en plus sévères, il ne voit qu’une seule option : « Soit, on modernise l'irrigation - ce qui permettra de réduire les besoins en eau - et l'on construit de nouveaux réservoirs, soit on est morts ». Mais rien ne dit que face aux effets néfastes du changement climatique cette solution en soit encore une. « On ne peut pas construire plus d'infrastructures pour stocker de l'eau, car il n'y a pas d'eau pour les remplir », avertit Maria José Polo. Pour cette spécialiste en hydrologie à l'Université de Cordoue, il n’y a plus qu’une seule chose à faire : réduire la consommation d’eau douce dont 80% partent dans l’irrigation des champs agricoles.
Le Turkménistan pointé du doigt pour ses émissions de méthane
Le pays a relâché en 2022 près de 4,5 millions de tonnes de ce puissant gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Ce Chiffre a été révélé par nos confrères du Guardian qui ont commandé cette étude à Kayrros, une entreprise française spécialisée dans la détection de ces émissions depuis l'espace à l’aide de satellites.
« Le Turkménistan, c’est, avec les États-Unis, l’endroit où il y a le plus de grosses fuites de méthane », constate Antoine Rostand, l'un des fondateurs et directeur de Kayrros, interrogé par Simon Rozé. « Ce sont des évènements extrêmement importants puisqu’on est entre 10 et 400 tonnes par l’heure de méthane. C’est gigantesque ! Ces émissions sont essentiellement dues à de la mauvaise maintenance des installations pétrolières et gazières. Mais aussi à des lâchers volontaires en cas de surpression ». Antoine Rostand estime que ces émissions sont d’autant plus frustrantes qu’elles seraient facilement évitables. « Kayrros a signé avec l’ONU un accord d’après lequel nous fournissons des données aux Nations unies en temps réel. Et les Nations unies s’engagent avec les pays et les opérateurs pour faire cesser ces fuites. Donc, on commence à avoir un système contraignant, mais on en est encore au tout début ».
Les feux de forêts ont des conséquences sur le climat
La revue Science revient cette semaine sur les méga-feux qui ont ravagé l’Australie dans les années 2019 et 2020. Ces incendies ont provoqué des immenses nuages de fumée qui ont refroidi la zone tropicale du Pacifique, ce qui a participé, en 2020, à l'apparition surprise de la Niña, ce phénomène climatique ponctuel aux conséquences mondiales. La Niña s'est achevée l'an dernier. Cette année, les climatologues s'attendent au phénomène opposé, el Niño, et son effet réchauffant cette fois.
Thaïlande : la pollution de l’air invitée surprise dans la campagne électorale
En Thaïlande, l'insupportable pollution de l'air s’est invitée dans la campagne pour les élections législatives de ce dimanche. Entre février et avril, plusieurs millions de Thaïlandais ont été hospitalisés pour des problèmes respiratoires. La cause : une pollution atmosphérique sévère provoquée, là encore, par des feux de forêt mais aussi par le brulage des chaumes, interdit mais pratiqué massivement par les agriculteurs. Cette crise majeure de santé publique en pleine campagne électorale a obligé les partis en lice à s'emparer du sujet : les conservateurs veulent subventionner les agriculteurs et l'achat de voitures électriques. Le camp réformiste promet de mettre fin aux brûlis dans un délai d'un an.
Les Suédois amoureux de leurs élans
Plus de 300 000 élans traversent en ce moment la Suède pour rejoindre leurs pâturages d’été. La chaîne publique SVT a installé une trentaine de caméras dans la forêt et diffuse les images de ces grands mammifères à bois en direct chaque printemps pendant plusieurs semaines, 24h sur 24. Le programme « La Grande Migration des Élans » rencontre un immense succès : avec, l'an dernier, 12 millions d'heures visionnées.
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