Baisse des prix du porc: déflation en Chine et inquiétudes en Europe
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Alors que la Chine se remet plus rapidement que prévu de la peste porcine africaine, la maladie animale frappe les élevages d’Europe occidentale. Avec une conséquence identique dans les deux régions de la planète : les cours du porc plongent.

Les prix du porc chinois ont tellement chuté en novembre (-12,5%) qu’ils ont emporté l’indice global des prix à la consommation chinoise en territoire négatif : -0,5%. La première déflation dans l’Empire du milieu depuis la crise de 2009 !
Nouvelle ferme chinoise de 84 000 truies
La raison principale en est la reconstitution plus rapide que prévue du cheptel porcin en Chine, deux ans après l’irruption de l’épidémie de peste porcine africaine dans les élevages. Une maladie sans conséquence sur la santé humaine, mais mortelle pour les animaux et si contagieuse qu’il a fallu abattre la moitié du cheptel porcin chinois. D'où l’inflation folle de cette viande, la première consommée en Chine. Les prix ont doublé l’an dernier par rapport à leur précédent record.
Cet afflux de liquidités a permis aux géants chinois de la viande d’investir massivement dans des fermes industrielles, comme celle qu’a démarré Muyan Foods en septembre à Nayang, dans le centre du pays : elle nourrira à terme 84 000 truies. Pas étonnant que le prix du kilo de porc reparte à la baisse : il ne vaut plus « que » l’équivalent de 3,80 euros, ce qui reste encore deux fois plus élevé que les prix de 2018.
Exportations allemandes bloquées
Le rebond de la production chinoise pèse aussi sur les cours du porc en Europe. L’atterrissage est brutal pour les éleveurs porcins européens après deux années euphoriques, où ils ont abondamment fourni le marché chinois. Désormais, non seulement ils subissent le retour plus rapide que prévu de la Chine à une plus grande autosuffisance en viande, mais la peste porcine a fait son apparition dans les élevages de l’Allemagne au mois de septembre. Ce qui lui a fermé d’autorité les marchés asiatiques – Chine, Japon et Corée du Sud.
La viande de porc excédentaire se déverse dans les autres pays européens. Les prix du porc s’effondrent. De plus de 1,80 euro le kilo fin 2019 ils ont plongé à 1,20 euro au Marché du porc breton, qui fait référence en France. C’est en-dessous des coûts de production dans l'Hexagone. Neuf pays européens ont demandé à Janusz Wojciechowski, le commissaire à l’Agriculture, de déclencher le stockage privé de viande de porc pour endiguer le déclin des prix.
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