2020, année de profits records dans le négoce du pétrole
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Cette année restera dans l’histoire des matières premières comme celle où les cours du pétrole se sont aventurés en territoire négatif. Pourtant, les négociants d’or noir engrangent des profits records, à l’instar du trader helvéto-singapourien Trafigura.

2020 est une année de profits colossaux dans le négoce du pétrole et particulièrement pour Trafigura. Le trader qui a son siège à Singapour, mais toujours des bureaux à Genève, publie ses meilleurs résultats en 27 ans : 1,6 milliard de dollars de bénéfices. C’est presque le double de l’an dernier.
Un paradoxe
Beau paradoxe, l’année où les cours du brut américain ont plongé sous le zéro au mois de mars dernier, ce qui a conduit des compagnies pétrolières américaines à mettre la clé sous la porte. L’humanité confinée face au coronavirus avait cessé de rouler et de prendre l’avion. La consommation de carburants et donc d’or noir, avait quasiment cessé. On ne savait plus quoi faire du pétrole. Les investisseurs étaient contraints de payer pour se débarrasser des barils qu’ils avaient encore sur les bras.
Capacités de stockage
Mais c’est là qu’un négociant comme Trafigura a joué avec profit son rôle d’intermédiaire. Sa logistique mondiale lui a permis de mobiliser des infrastructures de stockage dans les ports et d’augmenter de 70% sa flotte de tankers. Le négociant de pétrole a ainsi pu conserver le pétrole qui ne valait plus rien, le temps que les cours remontent, pour les revendre à meilleur prix quelques semaines plus tard. C’est dans cette volatilité que le trader a réalisé ses profits, quand bien même les volumes de pétrole échangés, eux, diminuaient.
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Le phénomène s’était déjà produit lors du plongeon des prix du brut en 2008 et en 2015, qui restent respectivement les années des deuxièmes et troisièmes plus fortes marges de Trafigura.
Les pertes des majors amorties
Le négociant n’est pas le seul à engranger des bénéfices record. Ses concurrents Vitol, Mercuria, Gunvor ont aussi profité de l’aubaine. Glencore a conservé des bénéfices identiques à 2019 grâce aux mois d’avril et mai. Et puis les majors du pétrole BP, Total, Shell, disposent également de leurs propres divisions de trading, parfois plus puissantes qu’un négociant pur. C’est ce qui a permis à ces grandes compagnies pétrolières de compenser en partie les pertes qu’elles ont encaissées dans la production du brut et dans le raffinage.
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