Les diamants russes sur la sellette en Europe
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Le prochain train de sanctions européennes contre la Russie est en cours d'élaboration et pourrait être proposé d'ici la fin de la semaine. Plusieurs pays demandent que les diamants russes soient inclus dans le texte qui sera proposé, contre l'avis de la Belgique dont l'économie est très liée à celle de la pierre précieuse.
L'avenir des diamants russes est sur la table depuis le début de la guerre, mais jusqu'ici la pierre précieuse a réussi à échapper au couperet européen. Aujourd'hui, il ne reste plus beaucoup de « produits » russes à sanctionner alors l'étau se resserre. L'Europe pourrait rejoindre les États-Unis qui ont été les premiers à interdire la vente de diamants russes au printemps. C'est en tout cas ce que souhaitent cinq pays, l'Irlande, la Pologne, la Lituanie, l'Estonie et la Lettonie. Mais les négociations s'annoncent difficiles car pour que la décision soit effective elle requiert l'unanimité. Et au moins un État s'est clairement prononcé contre, la Belgique.
L'économie belge accroc aux diamants
Les diamants représentent 15% des exportations belges hors Union européenne. 84% des diamants bruts commercialisés dans le monde et 50 % des diamants polis transitent par la place forte d'Anvers. 25 à 30% des diamants qui passent par la ville flamande sont issus d'une mine d'Alrosa. Des chiffres qui expliquent la position du premier ministre belge, réitérée lors de la conférence des diamantaires qui s'est tenue mi-septembre à Anvers (FACETS 2022). Partisan d'un « marché libre », Alexander De Croo est contre des sanctions qui causeraient « de grosses pertes » à son pays.
Mais après sept mois de guerre, la pression est de plus en plus forte. Transparency International s'est saisi du sujet et a joint lundi sa voix aux européens qui veulent inscrire Alrosa et son patron sur liste noire. Sergeï Ivanov, fils de l'ancien directeur de cabinet de Vladimir Poutine, est déjà sanctionné par les États-Unis, et le Royaume-Uni depuis le printemps.
L'industrie promet plus de transparence
Quant aux grands acteurs de l'industrie qui cherchent à soigner leur image, la situation risque de devenir de plus en plus difficile à tenir. Ils ont réaffirmé à Anvers, il y a 15 jours, leur volonté de « bâtir une industrie plus transparente » au service du consommateur, tout en rappelant que si des sanctions avaient été prises, le secteur serait aujourd'hui en crise. Un diamant sur quatre vendu dans le monde est issu des mines d'Alrosa et s'en passer est visiblement toujours un casse-tête pour les bijouteries de luxe.
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