Chronique des matières premières

La vente de blocs pétroliers en RDC, une menace pour le bois congolais?

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La RDC veut diversifier son économie jusqu’ici centrée sur les ressources minières. Le gouvernement estime ses stocks à 22 milliards de barils. Problème : nombre de ces permis pétroliers se situent en pleine forêt. Une partie des arbres risque d'être rasée pour faciliter l’exploitation pétrolière en forêt.

Une vue aérienne du Mont Nyiragongo et les chaînes des Virunga dans le parc national des Virunga près de Goma, au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo.
Une vue aérienne du Mont Nyiragongo et les chaînes des Virunga dans le parc national des Virunga près de Goma, au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Getty Images - Chris Dennis Rosenberg
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Le gouvernement l’assure : « Les normes environnementales seront respectées ». « Des moyens technologiques modernes qui protègent la faune et la flore seront utilisés », certifiait le président congolais Félix Tshisekedi lors de la cérémonie d’ouverture de la mise aux enchères de 27 blocs pétroliers, le 28 juillet dernier. Mais ces garanties sont largement insuffisantes pour Greenpeace qui met en garde contre « le désastre absolu » sur le complexe forestier en RDC.

La zone mise en vente couvre plus de 250 000 km2, une superficie plus grande que la Guinée ou que le Royaume-Uni. Treize blocs pétroliers chevauchent des réserves ou parcs nationaux. Les autres sont pour la plupart recouvert de forêts tropicales. Or, il sera impossible d’exploiter le pétrole congolais sans les endommager, s’accordent toutes les ONG environnementalistes. Cette industrie de l’or noir est une des causes de la déforestation dans le monde. L’exemple de l’Équateur en Amérique du Sud est frappant : 6 500 km2 de forêt amazonienne ont été détruit en 25 ans rien que pour construire des routes pour faciliter les activités liées à l’exploitation du pétrole, selon l’association Ishpingo.

Déforestation

Outre le drame écologique, le développement de cette industrie pourrait accélérer la destruction des forêts dans le pays, déjà champion africain de la déforestation, selon le Global Forest Watch. Sauf que le bois est indispensable pour les ménages congolais. Il est leur première source d’énergie. L’exploitation est artisanale et la RDC est le premier producteur de bois de chauffe d’Afrique centrale. En 2015, sa production totale s’élevait à 82,5 millions de mètres cubes, d’après les statistiques de la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

L’exploitation pétrolière pourrait également affecter le marché industriel du bois en RDC, même si les volumes d’exploitation de bois d’œuvre sont parmi les plus faibles comparés aux autres pays voisins.

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