Sucre: un approvisionnement à court terme très incertain
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Sur le marché du sucre, les prix sont au plus haut depuis 2017. En cause, des nouvelles d’Inde qui ne sont pas aussi bonnes qu’attendues.

C’est la grosse déception de cette fin d’année dans la filière du sucre. L’Inde ne produira pas autant que prévu et exportera donc moins aussi. Le pays qui avait exporté onze millions de tonnes l'année dernière n’a délivré pour l’instant que six millions de tonnes de licences d’exportation. Et même si les quotas s’ouvrent à nouveau en janvier, le pays pourrait ne mettre sur le marché mondial qu’un peu plus de huit millions de tonnes, selon les estimations de Standard and Poors Global Ratings.
Le surplus mondial dépendra du Brésil
Selon l’agence, cela voudrait dire aussi qu’il ne faut pas compter sur un surplus mondial de trois millions de tonnes, mais plutôt sur 1,7 million de tonnes. Un chiffre qui reste à prendre avec des pincettes, car il dépend des données brésiliennes. Or, le rendement pourrait être moins bon que les autres années dans le pays, en raison du prix des intrants et la part de canne transformée en sucre peut encore varier. 1% ou 2% de plus de canne brésilienne allouée à la fabrication d’éthanol peut faire disparaitre le surplus mondial de sucre, voire à entrainer un déficit.
Ces inconnues s’ajoutent à des stocks mondiaux au plus bas, partout, que ce soit dans les pays importateurs ou exportateurs, précise Timothé Masson, secrétaire général de l’Association Mondiale des Planteurs de Betteraves et de Canne à Sucre.
C’est donc la crainte qu’il n’y ait pas de surplus de production, ou qu’il soit mobilisé en priorité pour refaire les stocks qui explique les prix actuels. Le sucre brut s’échangeait ces jours-ci au-dessus de 20 cents la livre à la bourse de New York, pour une livraison en mars, soit un plus haut depuis 2017.
Tensions exacerbées en Europe
En Europe, cela fait des mois que les tensions sont encore plus marquées sur le marché. La tonne de sucre blanc française s’est vendue en octobre (dernier chiffre disponible) 34% plus chère qu’il y a un an. Une augmentation qui reflète la hausse des coûts de production et des coûts de transformation industrielle. À 1 000 euros la tonne de sucre raffiné, pour une livraison immédiate, les prix atteignent des sommets et reflètent la tendance européenne de fond, qui est celle d’un marché déficitaire.
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