La crise en Ukraine profite aux céréales françaises
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Les exportations de céréales ont rapporté deux fois plus à la France que l'année dernière. Une performance inédite liée en grande partie à la guerre en Ukraine qui a fait bondir les prix et rebattu les cartes des approvisionnements sur le marché.

Les chiffres des douanes françaises révèlent des performances inédites de la filière céréalière : 11 milliards d'euros de céréales exportées en 2022 contre 6,6 milliards l'année d'avant, soit presque deux fois plus, en valeur. Un chiffre record essentiellement lié à l'augmentation des prix des céréales, suite à la guerre en Ukraine.
Mais les prix n'expliquent pas tout, la France a aussi augmenté ses volumes d'exportation. En particulier ceux du blé tendre : les exports ont fait un bond de 25 % sur l’année civile, selon Intercéréales, l’interprofession des céréales françaises.
Le Maroc très dépendant cette année de ses importations
Le début de la campagne 2022 a été particulièrement rapide avec des demandes fortes des clients historiques de la France : l’Algérie, l’Égypte, le Maroc ou encore la Chine, toujours très demandeuse de céréales pour nourrir son bétail.
Certains comme l’Algérie et l’Égypte ont pâti directement de la baisse de l’offre de Russie et d’Ukraine, et ont dû chercher à se fournir ailleurs, et ont donc acheté plus en France.
Le Maroc, qui d’ordinaire subvient à la moitié de ses besoins en blé, a énormément souffert de la sècheresse et s’est retrouvé beaucoup plus dépendant de ses importations. Les achats de blé français ont presque été multipliés par dix dans les premiers mois de campagne si on compare à l’année dernière. La France a ainsi exporté 1,6 million de tonnes de blé vers le Maroc sur les 5 premiers mois de campagne 2022/23 contre 0,14 million de tonnes seulement sur la campagne 2021/22.
Les perturbations mondiales ont également permis à la France de renouer avec des partenaires épisodiques tels que le Pakistan, ou le Yémen. Les exportations d’orge se sont aussi consolidées vers l’Arabie saoudite, très demandeuse de qualité fourragère.
La France alternative durable à la mer Noire ?
Difficile de dire si ces « nouveaux » marchés vont se pérenniser. « La réponse dépendra d’abord de la disponibilité du blé français pour la prochaine campagne », explique Philippe Heusele porte-parole d’Intercéréales sur les questions d’export. L’interprofession espère que la France aura la capacité de se positionner durablement comme une alternative aux grains de la mer noire.
Dans ce tableau, un grain fait cependant exception : le maïs. La France n’a exporté que chez ses voisins européens faute de récolte suffisante. Suite à la sècheresse de l’été dernier, l’Europe sera de loin cette année le premier importateur mondial de maïs devant la Chine.
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