Chronique des matières premières

Jus d’orange: un marché sous pression en attendant la récolte brésilienne

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Le marché du jus d’orange concentré traverse une zone de turbulence, car la production chez les principaux fournisseurs est en chute. Mais les prochaines récoltes qui auront lieu dès cet été devraient détendre les accrocs du jus d’orange.

Le Brésil est le premier fournisseur mondial de jus d'orange. (Image d'illustration)
Le Brésil est le premier fournisseur mondial de jus d'orange. (Image d'illustration) Getty Images/Bloomberg Creative - Bloomberg Creative
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Quand une baisse de production structurelle s’ajoute à une baisse conjoncturelle, il n’y a pas de miracle, le résultat est un marché tendu, voire explosif. Et c’est ce qui se passe précisément en ce moment dans le secteur des oranges à jus.

Les deux producteurs principaux sont touchés depuis des années par le « greening », appelé aussi maladie du dragon jaune. L’État de Floride, poids lourd historique, a vu fondre sa production ces 15 dernières années. Une situation tragique sur laquelle s’est greffé l’ouragan Ian en septembre dernier. De 2 millions de tonnes l’année dernière, la récolte est tombée à 650 000 tonnes de production pour cette campagne 2022/2023.

Des récoltes encore plus faibles que prévu

Au Brésil, premier fournisseur mondial de jus d’orange, la maladie a moins d’impact du fait du mode de production, mais est aussi présente. Le pays est aussi soumis à des sécheresses à répétition qui ont fait s’éroder la production au fil des ans.  Ces deux dernières années, le changement climatique s’est matérialisé dans le pays par deux petites saisons qui ont fait chuter les réserves. Et même si la toute dernière récolte a été meilleure, en décembre dernier, les stocks de jus concentré congelé étaient au plus bas depuis dix ans.

« Le pays n’arrive plus à honorer toutes les commandes, et des quotas ont été instaurés pour les acheteurs, du jamais vu pour Unijus », s’alarme l’interprofession française des jus de fruits. Eric Imbert, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), rappelle qu’il n’y a rien de très étonnant à ce qu’on soit, à cette période de l’année, dans une situation tendue, mais il reconnaît que la « soudure » entre les deux récoltes est particulièrement difficile.

Les prix ont grimpé de plusieurs centaines d’euros la tonne ces six derniers mois, mais l’arrivée cet été des nouvelles oranges du Brésil devrait apporter une bouffée d’air au marché. La prochaine campagne brésilienne ne devrait pas être « catastrophique », mais plutôt « moyenne ». Une presque bonne nouvelle dans le contexte actuel. Ces prévisions diffusées récemment ont d’ailleurs suffi à faire s’éroder les prix des prochains contrats.

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