L'orge venue d'Australie fait son retour en force en Chine
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En août dernier, la Chine a levé les droits de douane prohibitifs qu’elle avait imposés en 2020 à l'orge venue d'Australie, sur fond de tensions diplomatiques entre les deux pays. Les producteurs australiens, malgré la perte de leur principal client, avaient réussi, sans trop de difficultés, à trouver d’autres débouchés, en particulier au Moyen-Orient. Mais loin d’être échaudés, ils reviennent aujourd'hui en force sur le marché chinois, attirés par des prix plus intéressants.

De notre correspondant à Sydney,
Près de 760 000 tonnes exportées, pour un montant frôlant les 220 millions de dollars américains en à peine trois mois, les chiffres les plus récents des douanes chinoises confirment que l’orge australienne est devenue la bienvenue. Une reprise des échanges saluée récemment par le ministre australien de l’Agriculture, qui y voit là les résultats du rapprochement entre Pékin et Canberra amorcé après l’élection des travaillistes en Australie il y a 18 mois.
Des droits de douanes prohibitifs
À l’instar du vin en bouteille, du charbon ou encore de la viande de bœuf, l’orge australienne avait été frappée en 2020 de droits de douane prohibitifs, privant du jour au lendemain les producteurs australiens d’un client qui absorbait à lui seul jusqu’à la moitié de leurs exportations.
Mais la punition aura eu au final peu d’effet. Portés par trois années de récoltes exceptionnelles, les céréaliers australiens ont réussi sans trop de difficultés à écouler leur production d’orge brassicole, destinée à fabriquer de la bière, sur de nouveaux marchés, comme le Mexique, et en se renforçant auprès de clients historiques pour leur orge fourragère, notamment au Moyen-Orient.
Retour en grâce
Mais l’Arabie saoudite, premier pays d’exportation de l’orge australienne ces deux dernières années, devrait rapidement céder sa place à la Chine. Non seulement, la demande y est plus importante, mais surtout, les Chinois sont prêts à payer 35 à 40 dollars de plus la tonne d’orge fourragère, que leurs brasseurs utilisent pour fabriquer de la bière de qualité inférieure. Soit un gain supplémentaire de 260 millions de dollars de plus attendu cette année pour les céréaliers australiens.
Un retour en grâce qui risque en revanche de pénaliser leurs homologues français, premiers producteurs européens d’orge, et qui avaient su profiter de la brouille entre Pékin et Canberra pour exporter massivement vers la Chine.
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