Pétrole: des prix relativement stables malgré les turbulences géopolitiques
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Les risques de perturbation des flux de pétrole sont élevés, mais compensés par une offre qui devrait atteindre un niveau record cette année, selon le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Une forme d'équilibre qui se traduit par des prix qui ont, ces derniers temps, assez peu bougé.

Les tensions géopolitiques n'ont pour l'instant pas déstabilisé les marchés, que ce soit le conflit entre Israël et le Hamas, qui dure depuis plus de trois mois, ou les attaques perpétrées ces dernières semaines par les Houthis en mer Rouge. « Tant qu'une vraie rupture d'approvisionnement n'est pas constatée, le marché se contente de frémir », résume un expert.
L'Agence internationale de l'énergie évoque dans son dernier rapport publié jeudi 18 janvier un « équilibre physique ». Autrement dit, les contraintes imposées par le contexte international actuel sont pour l'instant compensées par des nouvelles qui tirent les cours vers le bas.
Un marché bien approvisionné en 2024 selon l'AIE
Ce qui équilibre la balance, c'est d'abord l'abondance de pétrole. Selon l'AIE, l'offre mondiale devrait atteindre un niveau record en 2024. Elle devrait augmenter de 1,5 million de barils par jour, pour atteindre un niveau inédit de 103,5 mb/j. Derrière ce robinet qui coule à flot, il y a les États-Unis, dont la production continue de défier les prévisions, mais aussi le Brésil, le Guyana ou encore le Canada, selon l'AIE, même si la vague de froid qui sévit en Amérique du Nord va peser ce mois de janvier sur les opérations pétrolières.
Cette hausse prévue de production, dans les pays qui ne sont pas membres de l'Opep+ (Organisation des pays producteurs de pétrole et leurs alliés), devrait dépasser la croissance de la demande. Et c'est là le deuxième facteur qui compense les craintes actuelles d'approvisionnement. En 2024, le monde consommera plus de pétrole que l'année dernière, mais à un rythme deux fois plus lent – 1,2 mb/j contre 2,3 mb/j en 2023 – ce qui pourrait conduire à un excédent au cours de l'année, selon l'AIE. Parmi les raisons invoquées par l'organisation : l'agrandissement du parc des véhicules électriques, ou encore la reprise post-Covid qui arrive à son terme.
Des stocks pour répondre à « l'angoisse »
Au vu des dernières prévisions, les risques sont pour l'instant donc insuffisants pour déstabiliser les marchés pétroliers, mais l'équilibre qui prévaut reste cependant précaire. C'est particulièrement vrai en mer Rouge où transitait, avant le début des hostilités, 10 % du trafic de brut.
L'Agence internationale de l'énergie se veut rassurante en assurant qu'il y a un remède à l'angoisse des gouvernements, des industries et des consommateurs. L'organisation rappelle que ses États membres détiennent collectivement des stocks de pétrole évalués à 1,2 milliard de barils, à libérer en cas d'urgence.
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