Huile de palme: opération séduction de l'Indonésie

L’Indonésie lance une opération de charme pour promouvoir son huile de palme et contrer le discours offensif des lobbys sur la filière.

L'Indonésie est le premier producteur mondial d'huile de palme. © AFP/Chaideer Mahyuddin

L’objectif du gouvernement est clairement affiché : « démêler les mythes des réalités ». Il s’associe pour cela à l’organisme chargé de récolter des taxes sur l’exportation de l’huile de palme, une structure riche de millions de dollars, capable de soutenir ce genre de campagne de promotion.

Les premiers visés sont les petits exploitants, ils sont appelés à suivre une formation média. L’idée est qu’ils puissent relayer dans la presse et les réseaux sociaux tout ce qu’il y a de positif dans la culture de l’or vert notamment, les dernières innovations de l’industrie et surtout son importance pour l’économie locale. Industrie qui, c’est un fait, a permis à plus de 15 millions d’Indonésiens de sortir de la pauvreté pour ne citer que ceux qui sont recensés par la filière.

Autre vecteur choisi par les autorités, les enseignants. Le programme de formation se charge de leur rappeler ce que rapporte le secteur, à eux de diffuser le message à leurs élèves.

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Valoriser le secteur économique phare du pays

Cette campagne est à la hauteur du poids de l’industrie dans le pays : l’Indonésie est le numéro un mondial, dans un contexte où les cours de l’huile de palme sont au plus haut. Alors que le moratoire concernant l’extension des surfaces vient d’être levé, les autorités ont donc décidé en parallèle de ne plus laisser la voix des seules ONG internationales se diffuser dans le pays.

« Les Indonésiens ne veulent plus être seulement sur la défensive face au discours critique, mais se positionnent aujourd’hui avec un discours préventif », explique Jean-Marc Roda, directeur régional du Cirad pour l’Asie du Sud-Est. Cette opération de charme répond aussi à une pression grandissante de l’opposition politique qui milite pour une culture plus durable du palmier.

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La filière appelle à contrecarrer des critiques grandissantes 

Dans un pays où le sentiment national est fort, les autorités appellent aujourd’hui tout le monde à faire front contre une campagne anti-huile de palme qui pourrait prendre de l’ampleur, estime le Gapki, l’association indonésienne des producteurs, qui craint que les objectifs climatiques et le discours de lutte contre la déforestation qui va avec ne nuise au commerce de l’huile de palme.

Enfin, surtout à une année de la présidentielle, il est de bon ton de défendre l’économie locale quand on est un homme politique ou un industriel indonésien. Surtout dans un pays où le produit est sur toutes les étagères de cuisine, et où le palmier figure même sur les pièces de monnaie.